Diane 35 : "responsabilité" des médecins

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"J'ai eu le grand tort de ne pas communiquer", a confié le Pr Even, qui tacle Marisol Touraine.

INTERVIEW E1. Le professeur Philippe Even, président de l'institut Necker à Paris, a rappelé mardi sur Europe 1 la part de responsabilité des médecins dans le dossier "Diane 35", ce traitement anti-acné prescrit aussi comme contraceptif et responsable de quatre morts depuis 1987. "J'ai dirigé pendant 30 ans le principal centre de traitement des embolies pulmonaires à Paris. J'en ai vu passer 350 par an. J'ai vu des jeunes femmes se trouver dans cette situation. J'ai eu le grand tort de ne pas communiquer sur ce sujet. Beaucoup de médecins ont fait la même chose, il y a aussi de leur part une vraie responsabilité".

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Le professeur Philippe Even, président de l'institut Necker à Paris, et l'un des premiers à avoir pris position contre les pilules 3ème et 4ème génération, a au passage accusé  la ministre de la Santé Marisol Touraine d'être "absente" du débat sur les dangers de la pilule Diane 35 et de ne pas l'avoir interdite. Pourtant, a-t-il estimé sur Europe 1,  "il n'y a pas plus simple" que d'interdire cette pilule. "Les quatrièmes générations comme Diane 35 doivent être écartées du marché immédiatement sans se préoccuper de la position de la commission européenne", a-t-il insisté, en préconisant le retrait de "toutes les copies" (génériques), dont celles émises par le laboratoire Servier, "encore présent".

"Malheureusement, a-t-il poursuivi, nous n'avons pas de ministère de la Santé et nous n'en avons pas eu souvent. Ce grand ministère a toujours été associé à un autre (...), il a le plus gros budget de l'Etat, mais ce budget est géré par le ministre du Budget et pas par le ministre de la Santé (...). La ministre n'est pas en France et d'ailleurs quand elle y est ça ne change rien". "Quand elle est présente elle est tout aussi absente que quand elle est au Brésil", a-t-il asséné.