Descoings, haut fonctionnaire "inventif"

Nicolas Sarkozy a salué la "carrière exceptionnelle" de Richard Descoings, "grand serviteur de l'Etat".
Nicolas Sarkozy a salué la "carrière exceptionnelle" de Richard Descoings, "grand serviteur de l'Etat". © MAXPPP
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avec agences , modifié à
REACTIONS - Sarkozy a salué un "grand serviteur de l'Etat", Ban Ki-moon s'est dit "attristé".

Un "homme de passion", une "carrière exceptionnelle", une "œuvre extraordinaire" : après la mort de Richard Descoings, directeur de Sciences Po, dont le corps a été retrouvé mardi dans une chambre d'hôtel à New York, les superlatifs ne manquent pas dans les hommages à celui qui a transformé l'institution de la rue Saint-Guillaume. 

Nicolas Sarkozy a ainsi salué la "carrière exceptionnelle d'un grand serviteur de l'Etat, qui aura consacré toute sa vie à la cause qu'il s'était choisie et dont rien ne l'avait détourné : l'éducation". 

Copé "bouleversé"

Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a quant à lui dit sa "très vive émotion". Richard Descoings était, selon lui, un "homme de passion qui n'a eu de cesse de s'engager en faveur de l'égalité et de l'accès de tous au savoir", et un "infatigable acteur du rayonnement universitaire de notre pays dans le monde". 

La France perd "un esprit visionnaire", qui a "révolutionné notre enseignement supérieur", a réagi Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, tandis que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, "bouleversé", a salué "un grand Français qui a transformé, modernisé cette grande école".

"C'est le pionnier de l'ouverture sociale des filière prestigieuse", a noté Yazig Sabeg, le Haut commissaire à la diversité, qui a travaillé avec Richard Descoings. "Il marquera l'histoire de l'enseignement supérieur dans notre pays", a-t-il ajouté.

"Un ami" pour Wauquiez et Lang

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a évoqué "un ami", qui a fait prendre à Sciences Po "les grand tournants stratégiques qui s'imposaient". Valérie Pécresse, la porte-parole du gouvernement et ancienne ministre de l'Enseignement supérieur, s'est souvenue d'un "homme engagé et brillant" qui avait "fait de Sciences Po le laboratoire de toutes les innovations". 

Jack Lang regrette lui la disparition d'un "ami incomparable" qui fut son collaborateur au ministère de l'Education nationale en 1992. "J'ai pu à cette occasion apprécier ses qualités exceptionnelles de créativité. Sur son conseil j'ai créé les classes européennes favorisant un apprentissage renforcé des langues étrangères, ainsi que les premiers doubles diplômes entre pays comme celui établi entre la Freie Universität et Sciences Po Paris qui se sont multipliés par centaines", s'est-il encore souvenu.

Nadine Morano, la ministre de l'Apprentissage, a de son côté réagi via son compte Twitter : "Tristesse d'un matin quand on découvre la mort de quelqu'un qu'on aimait bien", écrit-elle.

Sur Twitter également, Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, a rendu hommage à un "homme de réforme, animé par la volonté de rétablir la promesse républicaine". 

"Créativité exceptionnelle"

Pour François Hollande, Richard Descoings était "l'une des figures les plus importants et les plus reconnues du monde éducatif et universitaire". Il avait "encore tant à apporter au système éducatif", a déploré le candidat socialiste, saluant un homme "d'un naturel discret, toujours attentif et aimable". Martine Aubry a, comme Nicolas Sarkozy, rendu homme à un "grand serviteur de l'Etat" et "un homme extrêmement aimé".

C'était "un homme d'une intelligence, d'une énergie et d'une créativité exceptionnelle", a affirmé le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë. Quant à François Bayrou, il a salué "un esprit original et entreprenant qui faisait bouger les choses", avec un "style particulier", une "volonté de renouvellement" et une "grande énergie".

Un point de vue partagé par Eva Joly. La candidate EELV s'est dit "qu'il pouvait tant accomplir encore" et a exprimé son "amertume profonde". "Il est aussi celui qui a permis l'ouverture d'un enseignement d'élite à une jeunesse qui en était privée: des jeunes de quartiers défavorisés aux étudiants étrangers désireux de découvrir l'excellence française", a ajouté Eva Joly dans un communiqué.

"Inventif et créateur"

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui présidait lundi un colloque international auquel devait participer Richard Descoings, s'est dit "profondément attristé" et a rendu hommage à un "leader mondial dans le domaine de la politique éducative, reconnu et honoré en France et dans le monde".

L'état-major de la prestigieuse école a également salué la mémoire de son directeur. Olivier Duhamel, professeur à Sciences Po et éditorialiste à Europe 1, a estimé que Richard Descoings était à la fois "un haut fonctionnaire et un entrepreneur", "extraordinairement inventif et créateur". "Ce qu'il a fait est totalement considérable", a salué Olivier Duhamel sur Europe 1, affirmant qu'il "aurait pu, s'il était encore là dans les années qui viennent, très profondément transformer l'université française".

Une "perte irréparable"

Jean-Claude Casanova et Michel Pébereau, respectivement président de la Fondation nationale des Sciences politiques et président du conseil de direction de l'IEP de Paris, ont de leur côté déploré une "perte irréparable". Dans un communiqué commun, il affirme qu'"en 16 années de direction, Richard Descoings a accompli une œuvre extraordinaire qui a profondément transformé Sciences Po".