Des salariés contre la géolocalisation

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avec Jessica Jouve , modifié à
Des employés ont décidé de déposer un recours devant la CNIL pour "atteinte à la vie privée".

Ils sont techniciens pour Spie Communications, une société spécialisée dans l'intégration de systèmes d'information et de communication, et se rendent en voiture chez leurs clients. Sous leur tableau de bord, un boîtier qui permet à leur employeur de les géolocaliser. Quinze salariés, accompagnés par la CFDT, ont décidé de formuler un recours devant la Commission nationale de l’informatique et des libertés pour "atteinte à la vie privée".

Le dispositif de géolocalisation émet un signal toutes les vingt secondes. Il a d’abord été testé entre février et avril 2009 puis définitivement installé depuis le mois de juillet dernier dans les véhicules de service utilisés par les quarante-six techniciens de Spie Communications dans le Nord-Est.

"Ils nous ont dit qu’ils ne se serviraient pas de ça pour ‘fliquer’ les gens. Mais il y a des données quelque part qui peuvent être utilisées à tout moment. On ne voit pas vraiment ce que ça va apporter", s’inquiète Laurent, un technicien employé depuis 16 ans.

"Si vous regardez les sites des fournisseurs de matériels de géolocalisation, ils annoncent bien entre 36 à 40% d’augmentation de productivité. On est bien dans l’intensification du travail", fait remarquer de son côté Philippe Normand, délégué syndical. Mais "c’est sûrement pas parce qu’on va mettre la pression au salarié qu’il va être beaucoup plus motivé", estime-t-il.

Un dispositif "vie privée" permettrait de désactiver momentanément le système. Mais le GPS continue d’émettre une position, assurent les salariés.