Des porteuses PIP privées d'indemnisation

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avec Reuters

Plusieurs milliers de femmes qui ont fait retirer à titre préventif leurs prothèses PIP par peur d'être porteuses d'implants mammaires défectueux ne pourront prétendre à aucune indemnisation, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. La juge en charge du dossier, Annaïck Le Goff, a rendu début janvier trois ordonnances les excluant de la procédure d'indemnisation dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour "blessures involontaires" en décembre 2011 par le parquet de Marseille. La magistrate écrit ainsi que "toutes les patientes qui se sont fait retirer des prothèses PIP à titre préventif ne pourront être indemnisées".

Pour Philippe Courtois, avocat de 2.800 porteuses de prothèses PIP, qui estime à plus de 10.000 le nombre de personnes concernées par cette décision, "ces femmes seraient alors les oubliées de la justice". L'avocat a fait appel de la décision, qui doit être débattue le 4 avril devant la chambre d'instruction d'Aix-en-Provence. "La crainte est de voir la chambre mettre sa décision en délibéré à une date postérieure aux réquisitions du procureur dans le procès pour tromperie aggravée (contre la société PIP-NDLR) qui débute le 17 avril", ajoute l'avocat. "Si la chambre devait confirmer la décision du juge, les femmes concernées se retrouveraient alors exclues de toutes procédures judiciaires et donc de tous processus d'indemnisation."