Des militants Greenpeace devant la justice

Un comité de soutien aux militants de Greenpeace devant le tribunal de Troyes
Un comité de soutien aux militants de Greenpeace devant le tribunal de Troyes © Laure Dautriche/Europe 1
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avec Laure Dautriche , modifié à
4 à 6 mois de sursis ont été requis contre les prévenus qui s'étaient introduits dans des centrales.

Ils voulaient mettre en lumière les failles de la sécurité des installations nucléaires. Vendredi, le procureur de Troyes a requis de quatre à six mois de prison avec sursis à l'encontre de neuf militants de Greenpeace, poursuivis devant le tribunal correctionnel pour s'être introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube, en décembre 2011. Le procureur Alex Perrin a en outre demandé une peine d'amende de 1.000 à 1.500 euros pour chacun des prévenus, poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunion.

Il a déclaré qu'"on ne répond pas utilement aux questionnements [sur le nucléaire, NDLR] par des passages à l'acte de cette nature", estimant que l'objectif des militants de Greenpeace était de "faire peur à la population" et de "vouloir faire accroire un niveau de risque qui n'est pas celui de la réalité".

Accueillis par des "bravo"

Peu avant 9 heures, les prévenus, trois hommes et six femmes âgés de 22 à 60 ans, étaient arrivés au tribunal à pied, accueillis par des "bravo" et des "merci" scandés par quelques dizaines de militants massés derrière une banderole de Greenpeace sur laquelle était inscrit : "la citoyenneté n'est pas un crime". Lors de l'audience, ils ont expliqué vouloir mettre en lumière la faiblesse de la sécurité des installations nucléaires.

Les centrales "pas mieux protégées" qu’un square

Avant ce procès, les militants n’avaient pas souhaité s’exprimer. "Ils sont inquiets car ils ne voudraient pas que la justice les juge sévèrement simplement pour un effet dissuasif. Mais ils sont malgré tout assez sereins parce qu’ils ont conscience d’avoir rendu un service en dévoilant un manque de sécurité dans les centrales nucléaires", avait expliqué Alexandre Faro, l'avocat de Greenpeace au micro d’Europe 1.

"L’idée que les centrales nucléaires ne sont pas mieux protégées qu’un square touche toute la France. On a des centrales nucléaires un peu partout. C’était pour attirer l’attention d’abord des citoyens mais aussi des décideurs sur ces risques là", a-t-il ajouté.

Le 5 décembre 2011, les militants étaient parvenus à entrer dans deux centrales, à Nogent-sur-Seine et Cruas, en Ardèche, déjouant la surveillance des gendarmes pendant près de 14 heures. Des opérations similaires avaient été menées dans le même temps sur d'autres sites, au Blayais, en Gironde, à Chinon, en Indre-et-Loire,  et au centre de recherches nucléaires de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône du CEA (Commissariat à l'énergie atomique).