Des "gestionnaires" au procès Chirac

Deux anciens directeurs de cabinet de Chirac se sont dédouanés mardi à l'audience.
Deux anciens directeurs de cabinet de Chirac se sont dédouanés mardi à l'audience. © MAXPPP
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Les deux anciens directeurs de cabinet interrogés mardi se sont décrits en simples exécutants.

Les premières auditions dans le procès des emplois fictifs de la mairie de Paris ont permis d'entrer dans le vif du sujet mardi au tribunal correctionnel de Paris. Deux anciens directeurs de cabinet de Jacques Chirac à la Ville de Paris ont été entendus par les juges. En expliquant leur rôle dans les recrutements litigieux, ils se sont décrits comme des "gestionnaires".

"Le directeur de cabinet ne procède pas aux recrutements"

Michel Roussin, ancien gendarme et directeur de cabinet du maire de Paris entre 1989 et 1993, a été le premier à passer à la barre. Poursuivi pour avoir signé les contrats de 11 chargés de mission, il a d'abord expliqué que cette partie du travail ne représentait qu'une part "anecdotique" de "la charge de travail énorme" d'un directeur de cabinet.  "Le directeur de cabinet n'a qu'une mission de gestion des contrats, il ne procède pas aux recrutements. C'est un rôle de gestionnaire arithmétique", a poursuivi Michel Roussin, assurant qu'il ne faisait que vérifier la faisabilité financière des embauches.

Ancien bras droit de Jacques Chirac à la mairie de Paris, il a refusé de charger l'ancien maire en son absence. Selon lui, Jacques Chirac ne lui a demandé de préparer qu'un "nombre infime" de contrats. "Je n'ai pas à juger de l'opportunité de ce qui est proposé", a précisé Michel Roussin, qui a également indiqué n'avoir aucun pouvoir en ce qui concerne la rémunération et le contrôle de l'activité des chargés de mission.

Une seule consigne orale de Chirac

Le deuxième prévenu interrogé, Rémy Chardon, a lui aussi abondé dans ce sens. Il a indiqué n'avoir reçu qu'une seule fois une consigne orale de Jacques Chirac pour lui demander l'embauche de François Debré.

Alors que le tribunal a accepté, qu'en raison de son état de santé, Jacques Chirac ne soit pas présent à l'audience, le président a lu des extraits de ses déclarations devant le juge d'instruction. "Ces recrutements je les ai souhaités, autorisés parce qu'ils étaient légitimes autant que nécessaires (...) Les chargés de mission étaient des personnes éclairées sur des problèmes de fond mais il pouvait aussi s'agir d'hommes et de femmes de qualité, en difficulté professionnelle, à qui j'ai voulu redonner une chance", avait ainsi dit Jacques Chirac. "J'assume la responsabilité de leur recrutement, même si pour beaucoup d'entre eux je ne les connaissais pas".

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