Des gens du voyage jugés après une fusillade

© Max PPP
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La fusillade de la Ripelle, dans le Var, avait coûté la vie à trois personnes en 2008.

Si les faits remontent à 2008, la tension, elle, est toujours bien présente. Le procès de deux hommes, membres de la communauté des gens du voyage, s'ouvre sous haute surveillance, ce lundi, devant la cour d'assises de Draguignan, dans le Var. Des membres du GIPN ont même été mobilisés pour assurer la sécurité.

Un décès sept mois plus tard

Les faits remontent à juillet 2008. Une simple querelle de voisinage a dégénéré en fusillade. Deux hommes, Pascal et Gaston Meinhard, ont été tués sur le coup et un troisième, Giovanni Santiago, est décédé des suites de ses blessures, sept mois plus tard. Quatre autres personnes ont été blessées durant cette matinée tragique où 25 coups de feu ont été tirés.

A la suite du drame, trois hommes ont été placés en garde à vue. Tous sont issus de la même famille. L'un d'eux, âgé de 20 ans, s'est présenté de lui-même aux policiers. Le suspect leur a remis un fusil de calibre 12, l'arme qui a tué Pascal Meinhard, 49 ans. Gaston Meinhard, 34 ans, lui, est décédé d'une balle de 22 long rifle dans la tête.

La troisième victime a reçu plusieurs coups de couteau et la présence d'un corps étranger métallique laisse supposer qu'il a été atteint par une arme à feu.

Un conflit des eaux à l'origine du drame

Mais les circonstances précises du drame restent floues. Les enquêteurs ont eu des difficultés à identifier les témoins et recueillir leur déposition, rapporte Var Matin.

Seule certitude : un problème d'écoulement d'eau devant une des caravanes du camp de la Ripelle est à l'origine du drame qui oppose les deux familles. Depuis plusieurs mois, le conflit était latent. Jusqu'à ce jour du 25 juillet, où l'une des victimes a demandé à son voisin que l'eau cesse de couler sur son terrain.

Pour le reste, lors du procès, les magistrats tenteront de reconstituer le scénario du drame et définir les responsabilités de chacun. Les deux principaux suspects, Ras Santiago et son père Antoine Santiago sont respectivement défendus par Me Phung et Frédéric Casanova. "Ce procès rappelle la valeur de la vie, car, de chaque côté, on ne doit pas mourir pour ça.", commente Thierry Fradet l'avocat des parties civiles.