Des écoutes gênantes pour les Guérini

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avec Nathalie Chevance , modifié à
Face à ces révélations, Jean-Noël Guérini a redit : "je ne me suis jamais mêlé de cette affaire".

Pour la première fois, Jean-Noël Guérini, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, est cité dans le dossier Guérini en tant qu’acteur. Jusqu’alors, l’élu n’était pour la justice que le frère d’Alexandre Guérini, chef d’entreprise spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets. Ce dernier a été mis en examen en décembre dernier pour des marchés publics présumés frauduleux. Il est placé en détention depuis.

Jean-Noël Guérini s’était défendu, lors de ses vœux à la presse en janvier, en disant "ne pas se mêler des affaires de son frère". Des écoutes téléphoniques, datant de l’été 2009, que s’est procuré Le Parisien dans son édition de mardi, montrent au contraire que l’élu socialiste est intervenu pour aider son frère.

Alexandre Guérini souhaite faire nommer l’un de ses amis comme avocat de la communauté Agglo pôle Provence, afin de faire baisser le montant de la redevance qu’il doit verser pour l’exploitation d’une décharge. Il appelle des élus de l’institution, les sommant de choisir son ami avocat. Puis l’entrepreneur téléphone à son frère Jean-Noël Guérini, lui demandant d’appeler lui-même les élus récalcitrants. Le responsable socialiste rappelle ensuite son frère Alexandre, pour lui dire que tout est réglé.

Jean-Noël Guérini se défend de nouveau

Pour Me Mattéi, l’avocat de Jean-Noël Guérini, ces écoutes ne prouvent rien : "il n’y a rien de spécialement choquant", affirme-t-il, sur Europe 1. Ce n’est "pas forcément une intervention qui avait pour objet de favoriser les intérêts d’une société plutôt que d’une autre", ajoute-t-il.

Jean-Noël Guérini en personne a tenu à s'exprimer mardi pour apporter un démenti. "Je le répète, en ce qui me concerne, je ne me suis jamais mêlé de cette affaire, ni de près, ni de loin", déclare-t-il dans un communiqué. Au passage, le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône dit "regretter les approximations et les amalgames relayés par la presse".

Dans cette affaire, Alexandre Guérini avait néanmoins obtenu ce qu’il souhaitait : la nomination d’un nouvel avocat, et la baisse de sa redevance, qui aurait été diminuée de moitié.