Des clandestins tunisiens libérés

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avec Jacques Thérence
Ces migrants, qui affluent sur la Côte d’Azur depuis la chute de Ben Ali, profitent d’une brèche juridique.

Laurent Wauquiez a beau vouloir "défendre de façon européenne les frontières" françaises, le gouvernement se voit infliger un pied-de-nez juridique. La non-transposition d’une directive européenne en droit français permet de libérer les immigrés clandestins, en provenance des pays touchés par le "printemps arabe".

 

Sur la Côte d’Azur, 126 migrants illégaux ont débarqué de Tunisie, suite à l’appel d’air provoqué par la chute de Ben Ali. Ils échouent souvent en centres de rétention. Mais ils sont ensuite remis en liberté après leur jugement. Mardi et mercredi, le tribunal administratif de Nice en a libéré cinq.

"Aujourd’hui tout ce qui est procédure de reconduite à la frontière est nul"

 

Joseph Ciccolini, l’avocat de l’un de ces Tunisiens, parle d’une "illégalité totale". "Les Etats membres de l’Union européenne devaient faire en sorte que soit offert à tout étranger en situation irrégulière de quitter volontairement, par ses propres moyens, le pays ou il se trouve arrêté", explique-t-il, au micro d’Europe 1.

 

Une directive européenne que la France n’a pas transposé dans son droit interne. "Aujourd’hui tout ce qui est procédure de reconduite à la frontière est nul", ajoute Joseph Ciccolini.

 

Pour l’association Forum de réfugiés, qui œuvre au centre de rétention de Nice, cette faille dans le droit français est "une aubaine". Mais la préfecture, de son côté, essaye tant bien que mal de stopper cet appel d’air. Elle devrait interjeter appel dans les jours qui viennent. L'arrestation mardi soir à la gare de Lyon d'une vingtaine d'étrangers clandestins, dont des Egyptiens, des Tunisiens et des Libyens, risque donc d'être stérile.