Délinquants libérés : Taubira réplique

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avec AFP , modifié à
Alors que l'opposition critique une "politique pénale irresponsable", la ministre a assuré lundi que les magistrats avaient appliqué la loi.

La ministre de la Justice Christiane Taubira a affirmé lundi que la décision de relâcher des malfaiteurs condamnés à Dreux, en Eure-et-Loir, relevait d'une "application de la loi pénitentiaire" votée par l'ancienne majorité de droite, déniant à celle-ci toute légitimité pour la taxer de "laxisme".

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"Le parquet n'a pas annulé, il a différé de deux à quatre semaines la mise sous écrou" (incarcération), a dit sur France 2 la ministre, qui s'est rendue dans la journée à Chartres pour y rencontrer le procureur de la République. "Tout cela se réfère uniquement aux dispositions de la loi pénitentiaire de 2009", votée sous l'ancienne majorité, qui "dit très clairement que jusqu'à deux ans d'incarcération il faut envisager l'aménagement des peines", a-t-elle poursuivi.

Elle s'est refusée à commenter la décision des magistrats: "je ne porte pas de jugement sur les décisions des magistrats, a fortiori quand ils appliquent la loi", a-t-elle déclaré. Mais dans un communiqué publié par la Chancellerie après son interview, Christiane Taubira a souligné, rendant compte de sa visite à Chartres, que "le procureur est dans son rôle lorsque dans une situation pénitentiaire tendue, il organise dans le temps l'exécution des peines" et a exprimé "sa confiance aux magistrats dans leur mission difficile".

Alors que de nombreuses voix à droite ont protesté contre l'élargissement des malfaiteurs, y voyant la conséquence d'un "laxisme" de la garde des Sceaux, la ministre a contre-attaqué. "Ils n'ont pas de légitimité pour s'exprimer, parce qu'aujourd'hui, nous avons 56% de récidive depuis 2007 malgré les 30 lois pénales (votées par la droite) et 64% de récidive sur les peines de moins de six mois", a-t-elle dit. "Il n'y a que les anti-démocrates et les anti-républicains qui gagnent à mettre en cause l'institution judiciaire", a-t-elle déclaré.