"Décélération" contre "manipulation"

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avec agences , modifié à
Le gouvernement maintient le cap face à la rue, l'opposition dénonce des "chiffres minorés".

Au soir d'une seconde journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites, le gouvernement assure qu'il ne reculera pas. Eric Woerth parle de "décélération" du mouvement. Selon lui, la mobilisation commence à s'essouffler. Gauche et syndicats crient à la "manipulation".

"La réforme sera appliquée"

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a estimé en direct dans le journal de 20 heures de France 2, qu'il y a eu "une décélération incontestable de la mobilisation" dans tous les domaines "parce qu'on a expliqué, parce que notre réforme est juste et efficace". "Il y a quand même des gens dans la rue, quand même des grèves, donc on doit continuer à expliquer", a-t-il concédé. Mais "la réforme, elle sera votée et la réforme, elle sera appliquée", a martelé le ministre.

Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, a réaffirmé que le gouvernement ne céderait pas. "Il y a eu moins de manifestants que la dernière fois parce que nous sommes intimement persuadés que la pédagogie est en train de produire ses effets", a-t-il jugé depuis les journées parlementaires UMP à Biarritz.

Des chiffres "minorés"

A gauche on dénonce des "mensonges". La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a jugé "pitoyable" les chiffres de la mobilisation annoncés par l'Elysée. "Il y avait de nouveaux publics, beaucoup de femmes, beaucoup de jeunes et plus de cortèges en France. Ce qui veut dire que le mouvement s'étend", a assuré la chef de file des socialistes.

Ségolène Royal a aussi dénoncé la "manipulation" de l'Elysée, qui a annoncé "des chiffres minorés avant même que les cortèges démarrent". La président de Poitou-Charentes a par ailleurs appelé les Français à "écrire à l'Elysée au président de la République pour lui dire que la retraite appartient à ceux qui travaillent." Elle avait déjà appelé, en début de semaine, à un référendum sur les retraites.

Julien Dray a estimé que les syndicats seront amenés à appeler à une "manifestation nationale" à Paris s'ils n'obtiennent pas satisfaction. "Le pouvoir peut considérer finalement que tout ça va s'user, va se fatiguer. Je pense qu'il aurait tort. (...) Ce qui est certain, c'est qu'en s'entêtant, il crée les conditions d'une tension supplémentaire dans la société française", a-t-il dit.

Une journée de mobilisation le 2 ou le 9 octobre

Les syndicats, qui parlent d'une mobilisation supérieure à celle du 7 septembre, veulent déjà poursuivre le mouvement. La FSU appelle à une autre journée de mobilisation "qui devrait avoir lieu le 2 octobre, c'est-à-dire impérativement avant les débats au Sénat". Unsa annoncera vendredi s'il appelle aussi à une poursuite du mouvement, "le 2 ou le 9 octobre, pour élargir notamment aux TPE et aux PME qui ne peuvent pas manifester" en semaine.