D-Day : l'émotion d'un "Malgré-nous" alsacien

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Frédéric Michel et , modifié à
HONNEUR - Daniel Fischer a reçu un carton d'invitation officielle de François Hollande. Une première historique.

L'invitation. Quatre Malgré-nous, ces Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht, participeront pour la première fois aux cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement allié, le 6 juin en Normandie. "C'est la première fois. Nous avions déjà entamé des démarches à l'occasion du soixantième anniversaire, mais notre présence n'avait à l'époque pas été souhaitée", a précisé Nicole Bruder, de l'association des évadés et incorporés de force. L'incorporation de force dans l'armée nazie de quelque 130.000 Alsaciens et Mosellans, de 1942 à 1945, a constitué pour toute une génération de Malgré-nous un traumatisme dont les traces se font encore sentir dans les régions concernées. Parmi eux, Daniel Fischer qui n'a pas caché son émotion au micro d'Europe 1.

Le 11 février 1944. "J’avais 17 ans et demi quand j’ai été incorporé de force, à Mulhouse, le 11 février 1944", raconte Daniel Fischer. Pour les surveiller, des "sentinelles armées". "Ceux qui n’allaient pas droit, ils étaient tout de suite éliminés", confie-t-il, des larmes dans la voix. A son retour à la liberté, Daniel Fischer se souvient du "regard" des autres. Les Malgré-nous, "plus personne n’en a parlé. Si, pour nous insulter", glisse-t-il.

Être invité officiellement pour les cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement, "c’est un honneur et un douloureux souvenir". Car avoir été un Malgré-nous, "c’était pire que les gens peuvent s’imaginer : de devoir tirer contre les Français, contre les alliés, contre les libérateurs", conclut Daniel Fischer.

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