Crue à Saint-Béat: manifestation contre l'Etat

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avec AFP

Une centaine de personnes ont mis en place mardi des barrages filtrants sur la route à Saint-Béat (Haute-Garonne), ravagé en juin par les inondations, pour protester contre "l'inertie des administrations et des assureurs", a constaté un correspondant de l'AFP. Un collectif "Sortir de l'eau" s'est mis en place, soutenu par les élus locaux et des touristes amoureux du village et de ses campings, qui risquent d'être définitivement interdits car situés en zone inondable.
Les manifestants comptaient rester sur place jusqu'à 18 heures mardi, dans l'attente d'une rencontre prévue avec le préfet de Haute-Garonne, pour lui demander de renoncer à prendre les arrêtés d'interdiction de réouverture des campings et pour que l'État accélère les réparations à Saint-Béat, village de quelque 400 habitants. "On espère avoir ce soir des réponses un peu plus concrètes. Notre action, c'est pour l'économie du village: si les campings ne sont pas rouverts, c'est la mort du village, et puis on attend toujours les indemnisations des assurances", a déclaré un des porte-parole du collectif, Alain Frisoni, au milieu d'affiches proclamant: "Nous avons toujours la tête sous l'eau", "Rivière en crue, chute des élus" ou encore "M. Hollande, où êtes vous ?".
Habitants et commerçants ont reçu le soutien de touristes venus cet été les aider à dégager les décombres et qui étaient de retour mardi. "Je suis venue en bénévole pendant un mois pour aider, maintenant on revient et on aimerait bien avoir un camping qui pourrait nous accueillir pour rester quelques jours", a ainsi déclaré Roseline Robareau, venue de Charente. "J'ai fait 500 kilomètres pour venir manifester aujourd'hui pour tous ces gens qui ne sont pas sortis d'affaire", a expliqué de son côté une habitante du Pays Basque, Annie Fischer, dont la résidence secondaire à Saint-Béat n'a pas été touchée par la crue du 18 juin.
Mardi matin, dès 09H00, le collectif avait placé six caravanes endommagées par la crue sur la route traversant Saint-Béat et bloquait alternativement chaque voie de circulation pendant quelques minutes, provoquant des embouteillages. "Je vais être un peu en retard au travail, cela m'embête,  mais quand on voit l'état dans lequel est le village, ils ont raison. En Espagne tout est réparé" déclarait une automobiliste en route pour Luchon.