Crèche clandestine : 6 mois ferme requis

Hélène Atlan, une nounou responsable d'une crèche illégale fermée en juillet à Marseille, était jugée lundi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille.
Hélène Atlan, une nounou responsable d'une crèche illégale fermée en juillet à Marseille, était jugée lundi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP
Poursuivie notamment pour "travail dissimulé", une nouvelle nounou était jugée lundi à Marseille.

Elle accueillait jusqu'à 14 enfants dans son appartement de 140 m², situé sur la Canebière, à Marseille. Hélène Atlan, une nounou responsable d'une crèche illégale fermée en juillet à Marseille, était jugée lundi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille.

La procureure a requis à son encontre 18 mois de prison, dont douze avec sursis, l’interdiction d’exercer son activité ainsi qu’une amende de 30.000 euros et  l’indemnisation des victimes. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 26 novembre.

Une mise à l’épreuve de trois ans

La représentante du ministère public, Sophie Mercier, a également demandé, dans le cadre d'une mise à l'épreuve de trois ans, une interdiction d'exercer la profession d'assistante maternelle ou d'exercer une quelconque activité en rapport avec des mineurs.

La procureure a fustigé la personnalité de la prévenue, qualifiée "d'autoritaire et rigide", évoquant "une situation à risque" avec des enfants "entassés" dans des lits disposés dans les différentes pièces de l'appartement y compris dans la chambre du fils "de 37 ans sans emploi" d’Hélène Atlan.

Son agrément lui avait été retiré en 2001

"Je savais que j'étais entre la légalité et l'illégalité", a reconnu à la barre Hélène Atlan. Cette femme de 64 ans  continuait à s'occuper d'enfants alors que son agrément lui avait été retiré en 2001, suite à des visites de la PMI qui avait constaté qu'elle en gardait un trop grand nombre, entre dix et douze à l'époque.

Le 23 juillet dernier, les policiers de la Sûreté départementale sont venus fermer la crèche à la suite d'un signalement de la Protection maternelle et infantile (PMI).  

Selon les estimations de l'Urssaf, seule partie civile à ce procès, Hélène Atlan gagnait entre 4.000 à 5.000 euros par mois brut grâce à son activité. Depuis 2003, quatre personnes avaient été employées par la prévenue en tant qu'assistantes, qui travaillaient chacune jusqu'à 80 heures par semaine.

Une autre nounou condamnée en octobre

Au début de l'été, le démantèlement à quelques semaines d'intervalle de deux crèches illégales à Marseille avait relancé le débat sur le manque de places d'accueil pour les jeunes enfants. La condamnation d'Hélène Atlan intervient en effet moins de trois semaines après celle d'une autre nounou marseillaise.

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Le 17 octobre dernier, le tribunal correctionnel de Marseille avait condamné une autre responsable de crèche clandestine, Monique Monarcha, à 12 mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende. Agée de 59 ans, celle qu’on surnommait Tatie Monique, accueillait, sans agrément et avec l'aide de deux assistantes, de 15 à 25 enfants, était poursuivie pour "travail dissimulé", "création sans autorisation d'un établissement de service d'accueil d'enfants de moins de six ans" et "non-respect des obligations de contrôle et de conformité d'établissements recevant du public".