Coup de théâtre à la cour d’assises

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avec Lionel Gougelot , modifié à
A Douai, le procès d’un SDF a été suspendu après l’évocation surprise d’un commanditaire.

La cour d’assises de Douai a été le théâtre lundi d’un rebondissement, lors du procès de Mohammed Medjahed. Ce SDF de 52 ans est jugé depuis lundi pour le meurtre de Sophie Berkmans, une rhumatologue de Valenciennes, le 7 octobre 2002. Or, dès la première audience, un témoin surprise est venu à la barre pour y faire une déclaration fracassante, selon le correspondant d'Europe 1 présent sur place.

"Une jalousie extrême"

Selon ce témoin, Mohammed Medjahed n’aurait été que le bras armé d’un commanditaire. Cette dame d'une soixantaine d'années, qui joue dans le même orchestre que le frère de la victime, a témoigné à huis clos, par peur des représailles, à la demande de la partie civile.

Cette dame a affirmé qu'un de ses anciens amants "connaissait également le docteur Berkmans, sans pouvoir dire s'il s'agissait d'une relation sentimentale", a expliqué Me Pascal Vanhelder, avocat de la famille Berkmans. Elle a ensuite évoqué une relation sentimentale de ce monsieur avec une femme "d'une jalousie extrême", qui aurait commandité le meurtre de Sophie Berkmans, lorsqu'elle a su que la rhumatologue avait une relation, qui reste à définir, avec ce monsieur", a-t-il ajouté.

Preuves accablantes

Mohammed Medjahed, qui n’était pas un patient du docteur Sophie Berkmans, a toujours nié être l’auteur de ce meurtre. Mais les preuves contre lui sont accablantes. Deux petits fragments de ses ongles ont en effet été retrouvés dans la flaque de sang, sous la victime.

Celle-ci avait été retrouvée par sa secrétaire et par sa mère, le 7 octobre 2002, inanimée, baignant dans son sang, quelques heures après le meurtre. Allongée au sol sur le dos, la victime, dont le cou présentait également des traces de strangulation, portait des traces de coups au visage. Sa jupe était relevée, son collant et son slip abaissés. Les enquêteurs n'avaient pas constaté de vol.