Corse : l’Etat doit "assumer ses responsabilités"

Jean-Christophe Angelini lance "un appel général à la mobilisation pour que tout un chacun, là où il se trouve, prenne la mesure des responsabilités qu'il a à exercer".
Jean-Christophe Angelini lance "un appel général à la mobilisation pour que tout un chacun, là où il se trouve, prenne la mesure des responsabilités qu'il a à exercer". © MAXPPP
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Frédéric Frangeul , modifié à
- Jean-Christophe Angelini en appelle à l’Etat pour sortir d’une "situation dramatique".

"Nous ne pouvons plus rester, collectivement les bras ballants". Jean-Christophe Angelini, secrétaire général du Parti de la nation corse, déplore "un crescendo funeste, ininterrompu depuis quelques semaines, pour ne pas dire quelques mois", au lendemain de l’assassinat de l’avocat Me Antoine Sollacaro à Ajaccio. Il en appelle à l’Etat, selon lui coupable de ne pas avoir de "réaction à la hauteur des enjeux".

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Ces dernières années, en Corse, un préfet a été assassiné, un élu abattu à sa descente d’avion et la voiture d’un commissaire de police dynamitée. "Avec une île aussi criminogène que la nôtre, nous ne pouvons pas accepter que la Corse s'englue encore longtemps dans une situation aussi dramatique", déplore Jean-Christophe Angelini sur Europe 1.

Face à ce constat, l’élu lance "un appel général à la mobilisation pour que tout un chacun, là où il se trouve, prenne la mesure des responsabilités qu'il a à exercer".

"On n’a pas de ligne claire"

"Que je sache, aucun Corse n'a jamais eu de pouvoir de police ou de justice", insiste Jean-Christophe Angelini, qui est aussi conseiller territorial de l'Assemblée de Corse et conseiller général du canton de Porto-Vecchio. "Tous ces attributs-là sont dans le champ de l'Etat qui, manifestement, est incapable aujourd'hui d'assumer pleinement ses responsabilités", affirme-t-il.

 Jean-Christophe Angelini égratigne le pouvoir socialiste. "Depuis cinq mois, depuis que ce gouvernement est entré en fonction, on n'a pas l'ombre d'une doctrine concernant la Corse. On a de temps à autre un communiqué ou une interpellation publique mais on n'a pas de ligne claire", déplore-t-il.

Pour l’élu corse, l’Etat doit "assumer une fois pour toutes ses attributs régaliens". Un message qui semble avoir été bien reçu par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Ce dernier a affirmé mercredi matin sa volonté de "s'attaquer, sans renoncer, sans faire aveu d'impuissance, à cette mafia, à ce qui gangrène la société corse".

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