Conflit social à l'hôpital de Cognac

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avec AFP

Un urgentiste de l'hôpital de Cognac, en Charente, a indiqué jeudi avoir saisi en référé le tribunal administratif de Poitiers après avoir fait l'objet d'une retenue sur salaire, la direction estimant qu'il n'a pas effectué la durée légale du temps de travail.

Le docteur Mohamed Ettahiri s'est vu notifier une retenue sur salaire de 5.400 euros pour service non effectué - 2.700 euros en mai et 2.700 en juin - par la direction de son établissement au titre d'un certain nombre d'heures de travail non réalisées en 2011. Deux autres médecins du centre hospitalier de Cognac se sont également vu retirer 1.300 et 1.400 euros pour les mêmes raisons.

"C'est la première fois qu'un directeur reprend le salaire d'un médecin pour ne pas avoir effectué son travail", a affirmé à l'AFP le Dr Ettahiri, également délégué départemental de l'association des médecins urgentistes de France (Amuf).

Débat sur la durée de travail minimale

Le directeur de l'hôpital de Cognac, François Fraysse, estime que ces trois médecins n'ont pas effectué leur obligation de service, fixée à 48 heures par semaine par le règlement intérieur de cet établissement. "Depuis son arrivée, il y a trois ans, le Dr. Ettahiri refuse de faire, comme il devrait, sept jours de garde de 24 heures par mois, il n'en fait que six", a indiqué M. Fraysse.

Un vide juridique autour de la rémunération des praticiens hospitaliers est à l'origine de ce conflit, syndicats de médecins et directions des établissements faisant chacun des interprétations différentes des textes. Ainsi, à l'hôpital de Cognac, comme dans de nombreux établissements hospitaliers, la direction estime que la durée hebdomadaire des médecins, et notamment des urgentistes, doit être de 48 heures.