Concorde : les "autres" victimes du crash

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avec Fabienne Lemoal , modifié à
Ils étaient présents au sol, à Gonesse, lors du crash en 2000 et estiment avoir été oubliés.

Le 25 juillet 2000, un Concorde qui venait de décoller de l’aéroport de Roissy s’est écrasé à Gonesse, dans le Val d'Oise. Un jour que Franck n’oubliera jamais. Il avait 17 ans, il travaillait comme réceptionniste dans l’hôtel sur lequel le supersonique s’est crashé. Quatre de ses collègues ont été tuées.

A partir de mardi, les victimes et les familles de victimes au sol du Concorde vont venir témoigner à la barre du tribunal correctionnel de Pontoise. Une reconnaissance trop tardive, estiment-elles. "Les personnes qui sont décédées au sol, on n’en a jamais parlé", résume Franck, au micro d’Europe 1.

"Ça a tremblé tellement"

Pourtant, pour les survivants, le traumatisme est bien réel. "Ça a tremblé tellement. On a commencé à entendre des vitres qui éclataient, un grand boom et d’un seul coup de la fumée partout", raconte Franck. Ce bruit d’avion, il ne le supporte plus. Quand il entend un réacteur, il doit désormais "se boucher les oreilles".

Ses quatre collègues étaient en train de nettoyer les chambres de l'hôtel. "Je me reproche encore de ne pas avoir pu les sauver, même si j’ai tout faire pour", confesse Franck. "On y pensera toute notre vie", résume-t-il.

113 victimes, 4 au sol

Au total, 113 personnes ont été tuées dans le crash du Concorde, dont 109 étaient à bord de l’avion. Le procès, prévu pour durer quatre mois au total, doit s’achever le 28 mai prochain. Sur le banc de prévenus : la compagnie américaine Continental Airlines, deux de ses employés, deux anciens responsables du programme Concorde et un ancien cadre de la Direction générale de l'aviation civile, garante de la sécurité du transport aérien.