Comment les profs sont-ils évalués ?

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Samira Hamiche , modifié à
Alors que Luc Chatel veut réformer l’inspection, Europe1.fr revient sur la procédure actuelle.

Luc Chatel l'a promis. Avant la fin de l’année, il opérera une "révolution" dans le système d’évaluation des enseignants. Pour le ministre de l’Education nationale, la grille actuelle qui a cours dans le second cycle ne prend pas assez en compte le "mérite" des professeurs. Mais alors, quelles sont les caractéristiques du système actuel ? Europe1.fr fait le point.

La note administrative

Actuellement, dans les écoles publiques, l’évaluation des enseignants du second cycle s’articule autour de deux notes : la note "administrative" et la note "pédagogique".

La note administrative est attribuée chaque année par le chef d’établissement, et va de 0 à 40. Son barème prend en compte des critères tels que la ponctualité de l’enseignant, son investissement au travail, ou encore l’image qu’il véhicule auprès des enfants et des parents.

La note administrative dépend directement d’une grille, qui varie en fonction de l’échelon de l’enseignant. Ainsi, il n’est pas possible pour le chef d’établissement de bonifier un professeur qui serait au maximum de sa note, au-delà de la limite autorisée pour son échelon.

Il existe au total onze échelons, qui correspondent à une grille salariale. Mais les enseignants peuvent prétendre à un niveau baptisé "hors-classe".

La note pédagogique

L’autre note est appelée "pédagogique". Elle varie de 0 à 60 et est attribuée par l’inspecteur d’académie lors de sa visite en classe. Cette note pédagogique est également contrainte par une grille de points variant en fonction de l’échelon.

Elle prend en compte des facteurs tels que le respect du programme, l’adéquation avec les objectifs fixés pour la section, la motivation du professeur, sa cohérence et sa capacité à « tenir » ses élèves. La mission des inspecteurs n’est en revanche pas de rapporter les cas de fautes graves, qui sont le plus souvent signalés par les parents d’élèves.

Contrairement à la note administrative, la note pédagogique n’est pas attribuée chaque année. La fréquence des inspections est en effet très variable. Ainsi, un enseignant peut aussi bien être inspecté tous les trois ans que tous les quinze ans.

Se faire inspecter pour grimper plus vite

Et c’est là que le bât blesse. Car plus un enseignant est inspecté, plus il a de chances d’être bien noté et de grimper en échelon. En effet, la note administrative est additionnée chaque année à la note pédagogique, pour former une note sur 100. La note globale ne peut quant à elle jamais être dévaluée.

Or, si un enseignant n’a pas été inspecté dans l’année, sa note pédagogique reste la même que celle de l’année précédente. L’idée du ministère de l’Education nationale de multiplier les inspections pourrait par conséquent permettre des évolutions de carrière plus rapides.

Reste que pour atteindre un tel objectif, l'Education nationale devra se donner des moyens financiers et humains, pour payer les enseignants et recruter les inspecteurs.