Coma mortel-Centrale : l'association étudiante condamnée

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avec AFP , modifié à

L'Association des résidents (AdR) de Centrale a été reconnue mardi coupable d'"homicide involontaire" après la mort en 2005 d'un étudiant, victime d'un coma éthylique lors d'une soirée très arrosée organisée sur le campus.Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a en revanche relaxé l'autre prévenu, président de l'AdR à l'époque des faits.

L'association a été condamnée à la peine symbolique de 7.500 euros d'amende avec sursis ainsi qu'au versement d'intérêts civils.

Le 23 septembre 2005, Alexander Thomas, un jeune homme de 19 ans qui venait d'intégrer la prestigieuse école d'ingénieurs de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), participait à une soirée musicale à thème tzigane.Après avoir enchaîné une quinzaine de cocktails alliant vodka, Cointreau et jus de citron, il avait été transporté, inconscient, dans sa chambre par des camarades et retrouvé mort le lendemain après-midi.Les résultats d'autopsie avaient révélé, 48 heures après son décès, une alcoolémie très élevée, supérieure à 4 grammes.

"Je vois mal comment le tribunal a pu faire la distinction entre la responsabilité d'une personne morale et la non-responsabilité d'une personne physique pour une même infraction", a déclaré Me Guy-Charles Humbert, avocat de la mère de la victime, qui s'est dit "très déçu" du jugement.Soulignant "un manquement délibéré à l'obligation de prudence et de sécurité", le parquet avait requis 7.500 euros d'amende avec sursis pour l'AdR et six mois de prison avec sursis à l'encontre de son ex-président.Le 1er octobre, l'audience s'était muée en procès de l'abus d'alcool dans les grandes écoles.

"Il y a un problème d'alcool dans le milieu étudiant (...) et en face le personnel associatif n'est pas formé", avait reconnu à la barre le prévenu.L'association, détentrice d'une licence II, ne pouvait donc servir à cette soirée que des boissons alcoolisées comme du vin, de la bière ou du cidre.Cette affaire avait servi de déclencheur à la loi Bachelot, qui interdit depuis 2009 les distributions gratuites d'alcool et les opérations "open bar" (vente d'alcool au forfait) alors très fréquentes dans les grandes écoles.