Colonna : "une aide spontanée"

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le tribunal a interrogé le leader nationaliste, au premier jour du procès concernant ses soutiens.

"Il n'y a jamais eu de réseau structuré", "les gens qui m'ont aidé l'ont fait spontanément, sans aucune volonté politique", a affirmé mercredi au tribunal correctionnel de Paris Yvan Colonna, au premier jour du procès de cinq Corses soupçonnés de l'avoir caché durant ses quatre années de cavale.

Colonna et sa prise de recul

Crâne rasé et vêtu d'une polaire noire, Yvan Colonna a une nouvelle fois justifié sa fuite : "J'ai appelé ça au départ une prise de recul, j'appelle toujours ça une prise de recul". "Je pensais que c'était une manipulation, que ça allait se décanter rapidement, mais à chaque fois il y a quelqu'un, un ministre de l'Intérieur, le juge Thiel, qui me désigne comme coupable. Alors, j'ai décidé de me soustraire à la justice". Le 23 mai 1999, après avoir vu sa photo à la une de France Soir, le leader avait subitement pris le maquis.

Dans ce procès, Yvan Colonna comparaît pour détention d'armes tandis que ses coprévenus doivent répondre du chef de "soustraction d'un criminel à l'arrestation ou aux recherches" et pour les plus impliqués d'"association de malfaiteurs à visée terroriste". Des faits passibles de dix ans d’emprisonnement. Les plus impliqués, selon l'accusation, seraient André Colonna d'Istria, un militant nationaliste, la chanteuse corse Patrizia Gattaceca, mais surtout Marc Simeoni, fils du chef nationaliste Edmond Simeoni.

Des soutiens contrastés

Patricia Gattaceca, qui a gratifié son copain de fac niçois d'une bise sur la joue à son arrivée dans le box, reconnaît l'avoir hébergé à l'été, puis à l'hiver 2002. Aujourd'hui, elle "assume et revendique" ce soutien, disant avoir "répondu aux lois d'hospitalité".

A l'inverse de Marc Simeoni. Ce dernier nie avoir hébergé le fugitif à Bastia et lui avoir porté assistance. "Je suis tout à fait résolu à expliquer que je n'ai rien à voir" dans cette histoire, a-t-il réaffirmé avant l'audience, se disant "victime d'une construction intellectuelle qui (l)e dépasse". Frédéric Paoli, l'exploitant de la bergerie d'Olmeto, a, lui, réfuté avoir hébergé le fugitif sous la menace d'André Colonna d'Istria. "Je n'ai pas été intimidé, mais j'ai voulu le garder parce qu'il était innocent".

Le procès doit s'achever le 28 mai et la décision être mise en délibéré.