Clearstream : victime de la vengeance de Gergorin ?

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avec Pierre Rancé , modifié à
Alain Gomez a accusé lundi Jean-Louis Gergorin d'avoir mis son nom sur les listings pour venger une concurrence industrielle.

Le procès Clearstream a repris lundi après-midi. A la barre l'ancien patron de Thomson, Alain Gomez, dont le nom figurait dans les tous premiers faux listings adressés au juge Van Ruymbecke. Et pour qui cette affaire porte la signature de son vieil ennemi, Jean-Louis Gergorin, ex-vice président d'EADS.

"Qui m'a placé dans cette liste et pourquoi ?" A cette double question, Alain Gomez n'a qu'une seule réponse : Jean-Louis Gergorin. "J'avais déjà souffert de ses manipulations par le passé au moment de la guerre Thomson-Matra, a expliqué Alain Gomez. Je reconnais sa signature."

Idem pour l'autre partie civile, Pierre Martinez, alors responsable de la sécurité chez Thomson. Pour lui aussi, Jean-Louis Gergorin est l'auteur des listes trafiquées. "Incontestablement, il est le coupable et le seul coupable. Cela veut dire qu'il n'y a que lui qui peut faire ça." A la question de savoir si Jean-Louis Gergorin lui en veut, Pierre Martinez répond : "A mort, à mort... il m'en voulait à mort. La guerre des chefs... Il m'a instrumentalisé comme le bras droit de Gomez, ce qui n'est pas vrai."

D'autres parties civiles en revanche, comme le journaliste Edwy Plenel ou Pierre Pasqua, le fils de l'ancien ministre, ont dédouané Jean-Louis Gergorin en expliquant que la manipulation dont ils ont été les victimes pouvait venir d'ailleurs.

Jean-Louis Gergorin s'est défendu à la barre de toute manipulation et a accusé son ancien employé, Imad Lahoud. Ce dernier, absent de l'audience lundi en raison de la fête juive de Yom Kippour, devrait lui répondre mardi.