Chiffres de la délinquance : la PP confirme, les politiques condamnent

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REACTIONS - Le trucage des chiffres de la délinquance par la Préfecture de Police de Paris a suscité de vives critiques de la classe politique.

L'INFO. Minimiser l'ampleur de la délinquance en "maquillant" les statistiques.  Une pratique qui perdurait depuis des années au sein de la Préfecture de Police de Paris (PP) selon dans un rapport confidentiel dont Europe 1 vous révélait la teneur lundi.  Par la voie d'un communiqué, la PP a réagi dans la foulée à cette publication, en confirmant les conclusions du rapport et en soulignant le rôle du préfet de Police dans la lutte contre cette pratique héritée de l'ancienne majorité.  Mais côté politique, la droite comme la gauche ont critiqué de telles conclusions, en se renvoyant la balle.

La PP confirme le trucage. Dans un communiqué publié lundi, la Préfecture de Police de Paris reconnaît les conclusions du rapport, indiquant que ce dernier "confirme les pratiques dénoncées en matière de gestion des statistiques de la délinquance à Paris". Des pratiques "organisées, systématisées et donc pilotées à des fins de minorations des statistiques de la délinquance", ajoute le communiqué émanant du cabinet du Préfet. Mais le texte rappelle également que le rapport, qui relève un recul de ces pratiques entre juin 2012 et juin 2013, confirme également que "le préfet de police a donné des instructions claires pour remédier à toutes ces pratiques".

"Une atteinte à la crédibilité du discours de Valls".  Le député UMP Eric Ciotti avait récemment écrit à Manuel Valls pour lui demander la publication de ce rapport. Il retient de son côté que la pratique a perduré malgré le changement de majorité. "Lorsque l'on dit que les chiffres étaient truqués avant, ce que je veux noter c'est qu'ils le sont toujours aujourd'hui", a réagi Eric Ciotti au micro d'Europe 1. "Les pratiques qui sont reprochées hier sont toujours en vigueur aujourd'hui sous l'autorité de monsieur Boucault. Je comprends que cela porte atteinte à la crédibilité de ce discours polémique que veut porter Monsieur Valls", a-t-il ajouté.

Urvoas dénonce le "cynisme de la commande politique".  A gauche, c'est le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, le député PS Jean-Jacques Urvoas, qui est monté au créneau dans la matinée. Dans un communiqué, le parlementaire pointe directement des pratiques attribuées "Nicolas Sarkozy et ses ministres de l’Intérieur successifs". Estimant qu'apprendre que ces chiffres "étaient tronqués n’est pas une surprise", Jean-Jacques Urvoas dénonce dans ce texte le "cynisme de la commande politique, la constance de l’intention délibérée et la précision de la pression qui pesait" sur les fonctionnaires. Pourquoi ces pratiques ont-elles perduré après le changement de majorité ? "Elles sont les conséquences inévitables de longues années de la triche", ajoute le député.

Manuel Valls doit s'exprimer. Manuel Valls a critiqué la droite sur la dissimulation de ces chiffres à de nombreuses reprises. Dans ce dossier, le ministre de l'Intérieur a toujours insisté sur une exigence de transparence. Il devait quant à lui s'exprimer sur les conclusions de ce rapport à la mi-journée.

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