Charlie Hebdo : aucune piste n'est exclue

Charb : "On va découvrir que les incendiaires sont deux cons du quartier, comme il y en a plein dans ce quartier que je connais très bien".
Charb : "On va découvrir que les incendiaires sont deux cons du quartier, comme il y en a plein dans ce quartier que je connais très bien". © REUTERS
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Tugdual de dieuleveult avec AFP , modifié à
Deux hommes auraient été aperçus lors de l'incendie du siège de Charlie Hebdo.

Entouré des plumes de l'hebdomadaire comme Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré ou Luz, le directeur de la publication de Charlie Hebdo a expliqué jeudi que l'incendie ayant visé les locaux du journal dans la nuit de mardi à mercredi et les menaces sur Facebook et le piratage du site internet de l'hebdomadaire n'étaient "pas forcément liés". 

"Je ne pense pas, à titre personnel, que les menaces qu'on a reçues sur Internet, que le piratage du site et que l'incendie soient forcément liés, que ce soit coordonné", a-t-il déclaré, alors que le gouvernement a dénoncé mercredi un "attentat" peut-être commis par des musulmans intégristes.

Musulmans intégristes ou "cons du quartier"

"Toutes les pistes sont examinées et il est vrai qu'un certain nombre de messages de menaces qui ont été reçus par Charlie Hebdo amènent à ne pas négliger cette piste" a ainsi déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant en apportant son soutien au journal.

A l’inverse, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a mis en garde jeudi contre toute "affirmation hasardeuse concernant" ces auteurs."Il faudrait arrêter de fantasmer sur l'islam et les musulmans". "Il y a certes chez nous des intégristes, mais il y en a ailleurs", a-t-il déclaré.

Concernant les auteurs de l’incendie criminel ayant visé les locaux parisien de Charlie Hebdo, Charb, son directeur de la publication a affirmé, à titre personnel, "qu’'on va découvrir que les incendiaires sont deux cons du quartier, comme il y en a plein dans ce quartier que je connais très bien".

Au moins un témoignage direct

L'enquête de la police judiciaire (PJ) n'excluait jeudi soir "aucune hypothèse", disposant "d'au moins un témoignage direct" pouvant mettre en cause deux hommes aperçus sur les lieux vers 01h00, peu après l'heure supposée du début du sinistre. Les policiers de la brigade criminelle de la PJ parisienne ont également décidé "de se saisir des données informatiques" du journal afin "d'examiner dans le détail les menaces dont il a fait l'objet récemment".

Les policiers de la brigade criminelle de la PJ parisienne ont précisé "qu'aucune hypothèse, à ce stade, n'était exclue", incitant à la "prudence sur le ou les auteurs qui ont jeté "au moins un engin explosif de type cocktail molotov" dans les locaux de l'hebdomadaire satirique.

Un incendie mais pas de regret

"Je ne regrette pas ce que j'ai fait", a par ailleurs déclaré Luz, qui a dessiné la Une de Charia Hebdo représentant Mahomet visiblement joyeux avec ces mots : "100 coups de fouet, si vous n'êtes pas morts de rire !". "J'ai voulu faire du deuxième degré. C'est une liberté de dérision avec les choses les plus sacrées", a-t-il expliqué.

Charb, lui, s'est défendu de faire de Charlie Hebdo un journal "anti-religieux". "On ne parle de religion que s'il y a une actualité", a-t-il déclaré. Le prochain numéro dont le titre pourrait être "Même pas peur !", évoquera notamment "les événements des dernières heures", a précisé Charb, invitant les différents soutiens de l’hebdomadaire à participer à sa rédaction. Mais le prochain numéro sera aussi, bien sûr, "comme à son habitude", axé sur l'actualité.