Carlton : Paszkowski reste en détention

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avec Lionel Gougelot , modifié à
Soupçonné de proxénétisme aggravé, l'entrepreneur n'a pas été remis en liberté.

C'est la première fois qu'il était entendu par la justice, et il n'a pas été remis en liberté lundi soir à l'issue de son audition. Mis en examen pour proxénétisme aggravé et abus de biens sociaux dans l'affaire dite du Carlton de Lille, Fabrice Paszkowski était devant les juges d'instruction lundi, selon son avocat, Karl Vandamme. Son audition, qui a débuté à 10h, s'est poursuivie l'après-midi. Me Vandamme a fait savoir lundi soir qu'il déposerait une demande de remise en liberté de son client après que les juges aient décidé de maintenir Fabrice Paszkowski en détention.

Ecroué depuis le 21 octobre, l'entrepreneur est le huitième et dernier mis en examen dans cette affaire du Carlton, à savoir un réseau de prostitution franco-belge dont auraient profité plusieurs notables et policiers de la région, ainsi que l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn.

Il était fasciné par DSK

Entrepreneur spécialisé dans le matériel médical, Fabrice Paszkowski fait la rencontre de DSK grâce au fils de Jacques Mellick, l’ancien maire de Béthune. C’est le début des années 2000, le jeune chef d’entreprise ne cache pas sa fascination pour celui qui est alors ministre de l’Economie.

Au gré des voyages de DSK dans la région Nord Pas-de-Calais, les liens entre les deux hommes se renforcent. Fabrice Paszkowski découvre le penchant de son mentor pour les soirées libertines.

Fabrice Paszkowski et ses réseaux

Pour "faire plaisir à DSK", Fabrice Paszkowski aurait alors décidé d’activer ses réseaux, se rapprochant notamment de David Roquet, salarié d’Eiffage, et de René Kojfer, chargé des relations publiques à l’hôtel Carlton de Lille. Des amis qui savaient visiblement où recruter des prostituées pour ces soirées très spéciales à l’hôtel Murano à Paris, ou même pour une virée à Washington.

Si DSK n'aurait rien payé de sa poche, Fabrice Paszkowski n’est, en revanche, pas regardant sur les dépenses. C’est son rôle actif dans l’organisation des soirées sexuelles tarifées qui lui vaut sa mise en examen pour proxénétisme. Les juges chercheront à savoir si DSK pouvait avoir connaissance du réseau de prostitution ou s’il pouvait y avoir d’éventuelles contre-parties à l’organisation de ces parties fines.

Dans sa cellule de prison, Fabrice Paszkowski se dit totalement dépassé par cette histoire. En plus, confie son avocat, il n’aurait jamais apprécié ces soirées débridées.