Camaret fait consensus contre lui

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et Chloé Triomphe
Les quatre joueuses de tennis, qui accusent leur ancien entraineur, décrivent toutes le même processus.

Après les dénégations de Régis de Camaret, l'ancien entraineur jugé depuis jeudi pour viols et tentatives de viols sur plusieurs de ses anciennes élèves, l'heure était aux premières confrontations entre l'accusé et les témoins. Au total, quatre témoins, qui accusent Régis de Camaret d'attouchements sexuels et de viols à répétition commis entre les années 1977 et 1989, ont témoigné à la barre.

"C'était répugnant"

La cour d'assises de Lyon a donc assisté à plusieurs heures de récit aux détails sordides et à la souffrance palpable. Chacune leur tour, Isabelle, Laurence, Stéphanie et Karine ont raconté les  viols subis au club de Saint Tropez alors qu'elles n'avaient que 13 ans.

14.11 Isabelle Demongeot, l'ex-joueuse de tennis, dénonce les viols présumés dont elle a été victime.930620

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Pour chacune, c'est une épreuve de s'exprimer à la barre et de raconter les détails, les caresses, la bouche de l'accusé entre leur jambe et les pénétrations. "C'était toujours le même processus : d'abord la main dans la culotte, les caresses, puis parfois sa tête entre mes jambes et la pénétration, souvent la sodomie. C'était répugnant. Ses doigts étaient sales, sa respiration forte. C'était un corps d'enfant face à un corps d'adulte", a confié Isabelle Demongeot dans un souffle.

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"La honte et la soumission"

Toutes racontent le même scénario. Toutes témoignent leur honte, leur soumission et leur silence des années durant. Au total, une vingtaine de joueuses disent avoir été abusées.

Mais les dépôts de plainte, rendus possible sous l'impulsion d'Isabelle Demongeot en 2005, sont arrivés trop tard. Les faits présumés étaient prescrits. Seuls deux cas, plus récents, étayent aujourd'hui les poursuites pour viols et tentatives de viols engagées contre Régis de Camaret. Les autres joueuses ont le statut de simple témoin ou partie civile.

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"J'ai honte de mon comportement"

A Stéphanie, Regis de Camaret a fini par demander pardon. "J'ai honte de mon comportement, j'aurai dû arrêter tout de suite", a-t-il dit debout dans le boxe. Mais loin d'être un aveu, cette déclaration prononcée à minima a du mal à sonner juste. Car depuis le début du procès, jamais Régis de Camaret n'a reconnu le moindre viol. Tout juste quelques caresses déplacées.

Une défense impossible à entendre pour les plaignantes. "J'ai des enfants, je n'imagine pas que l'on puisse dire qu'une gamine de 13 ans a cherché à se faire violer à 13 ans. Je trouve ça ridicule de dire que ce sont des gamines qui l'ont forcé. Lui, il se place en victime et nous sommes les accusés", a déploré Stéphanie Carrouget au micro d'Europe 1. Et d'ajouter : "Je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse des aveux donc je ne suis pas étonnée non plus."

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La comparution de Régis de Camaret intervient après un chemin judiciaire semé d'embûches. La cour d'appel d'Aix-en-Provence avait prononcé un non-lieu en 2009, une décision invalidée en 2011. L'homme encourt 20 années de prison. Le verdict sera rendu le 23 novembre.