Bruguière : "une radicalisation plus rapide"

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Les années passent mais les fondamentalistes et les djihadistes restent les mêmes. Pour Jean-Louis Bruguière, ancien juge antiterroriste, "le problème, c'est la radicalisation". "On a des individus qui sont des fondamentalistes, ou qui sont dans des postures idéologiques assez radicales mais qui ne sont pas encore passés dans la violence. Et puis il y a le phénomène de radicalisation, c'est-à-dire le passage dans le djihadisme, avec un processus qui s'enclenche dans la violence. Aujourd'hui, le problème c'est qu'on a un passage dans la radicalisation beaucoup plus rapide qu'autrefois", a-t-il expliqué mardi matin sur Europe 1.

Mais selon Jean-Louis Bruguière, cette évolution "n'est pas surprenante". "Ce qu'on a aujourd'hui, c'est ce qu'on a connu hier. A la différence qu'hier, il y avait des réseaux, des structures, pas très organisés mais qui existaient. Alors qu'aujourd'hui on a des individus qui s'autoradicalisent : ils peuvent passer eux-mêmes, ou dans un environnement très limité, dans le cadre de la violence", explique-t-il.

Et pour l'ancien juge antiterroriste, le berceau de la radicalisation se situe bien dans les prisons. "J'ai toujours dit, j'ai toujours dénoncé", a-t-il affirmé, rappelant qu'il avait démantelé il y a plusieurs années "un réseau entier qui s'était constitué en prison".