Bretagne : le dialogue après la rue

Après la rue, les manifestants se dirigent vers la table des négociations.
Après la rue, les manifestants se dirigent vers la table des négociations. © Reuters
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avec AFP , modifié à
Les manifestants sont prêts à négocier avec le gouvernement s'il accepte de retirer l'écotaxe.

L’INFO. Les acteurs de la manifestation de Quimper qui a rassemblé de 15.000 à 30.000 personnes samedi se sont dits prêts dimanche à répondre à l'invitation de Jean-Marc Ayrault à élaborer un "Pacte d'avenir pour la Bretagne", mais exigent des mesures immédiates et concrètes. Pas sur que le gouvernement les accepte.

La main tendue du gouvernement. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a invité samedi soir "toutes les parties prenantes à se retrouver" autour du "Pacte d'avenir pour la Bretagne", au cours d'une réunion qui pourrait se tenir dès mercredi.

Cette proposition a été favorablement accueillie dimanche par les principaux représentants politiques, économiques et sociaux présents à la manifestation de Quimper. "Nous comptons nous rendre à cette réunion et on va avoir énormément de propositions à faire. Mais il y a urgence et il faut des mesures immédiates et concrètes", a déclaré Christian Troadec, maire DVG de Carhaix dans le Finistère et porte-parole du comité organisateur de la manifestation.

Les opposants veulent du concret. Cela dit, pour se mettre autour de la table, les manifestants veulent un geste fort du gouvernement. Et parmi les mesures exigées à court terme figurent la suppression définitive de l'écotaxe.

De manière générale, ils souhaitent également que la France négocie pour pour mettre "fin au dumping social" qui fragilise la Bretagne et "l'interdiction pour une entreprise qui fait des profits de laisser ses salariés sur le carreau", une allusion au groupe norvégien Marine Harvest (saumon fumé), a énuméré M. Troadec.

L’UMP participe. Le député UMP des Côtes d'Armor Marc Le Fur, très proche du secteur agricole et agroalimentaire, a également indiqué que les représentants bretons de son parti étaient désormais prêts à s'asseoir à la table des négociations avec le gouvernement.

"Nous avions conditionné notre participation à la suspension de l'écotaxe. Elle est suspendue, donc les députés UMP seront présents", après avoir boycotté une première réunion à Matignon mardi dernier, a-t-il affirmé.

Les manifestants prudents. "Le dialogue est la seule issue possible, mais il y a une très forte demande des gens de se retrouver à nouveau dans la rue", a confirmé Christian Troadec. "Les gens ont besoin de s'exprimer ensemble plutôt que de vivre leur souffrance seuls... et dans l'isoloir", a-t-il ajouté.

Toutefois, a estimé dimanche M. Troadec, "les dernières déclarations de Marylise Lebranchu (ministre de la Réforme de l'Etat, et élue bretonne, ndlr) selon qui le problème de l'écotaxe serait "réglé", alors que cette taxe n'est que suspendue, font craindre que nous n'ayons pas été bien compris", a souligné l'élu.

Une inquiétude légitime après l'intervention de Stéphane Le Foll sur Europe1. Interrogé sur l'avenir de l'écotaxe, le ministre de l'Agriculture a refusé de parler de suppression du mécanisme. Le gouvernement "prendra le temps nécessaire de la discussion pour savoir dans quelles conditions ont pourrait remettre en route l'écotaxe", a-t-il détaillé.