Boulin : des scellés perdus réapparaissent

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avec Aude Leroy , modifié à
Leur disparition avait bloqué la réouverture de l’enquête exigée par la fille du ministre.

Déclarés "perdus" il y a un mois jour pour jour, les scellés du dossier d’instruction sur la mort de Robert Boulin ont été "retrouvés", dans les locaux du Tribunal de grande instance de Paris où ils avaient disparu. Ils auraient été mal rangés ou mal classés. "Depuis 30 ans, nous avions l'habitude que les scellés soient volés, soient détruits sur ordre. C'est une bonne chose qu'ils aient été retrouvés", a réagi sur Europe 1 la fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat, qui se bat pour connaître la vérité.

La découverte des scellés a été annoncée par le ministère de la Justice qui avait demandé à l'Inspection des services judiciaires de partir à la recherche de ces pièces du dossier, 31 ans après la mort du ministre de Valéry Giscard d'Estaing.

Mort dans 50 cm d'eau

Le corps de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre 1979, plongé dans 50 cm d'eau. L’enquête officielle avait alors conclu au suicide d'un homme fragilisé car mis en cause dans une affaire immobilière.

Dans le détail, un tome de la procédure et "certain nombre de scellés" ont été retrouvés. La fille de Robert Boulin avait dit attendre notamment beaucoup de l’analyse ADN de huit lettres que le ministre aurait rédigées pour annoncer son "suicide" et envoyées la veille de sa mort à des médias et différentes personnalités.

L'enquête peut-elle alors repartir ?

En juin dernier, la réouverture de l'enquête réclamée par la fille de Robert Boulin avait été rejetée par le parquet général de Paris. Au motif qu’il n’y avait pas de "charges nouvelles" dans le dossier en l'absence des scellés. Reste donc à savoir si la découverte de ces scellés va changer la donne.

"C'est pas gagné encore, c'est mon nouveau combat", a cependant prévenu Fabienne Boulin-Burgeat, au micro d'Europe 1. La fille de Robert Boulin a annoncé au passage son intention de porter plainte pour homicide. Elle défend depuis des années la thèse de l’assassinat. En mars dernier, un témoin citait l'un des co-fondateurs du SAC, l'ex-police privée du gaullisme, qui lui aurait confié que Robert Boulin avait bien été tué.