Bettencourt : un procès dépaysé ?

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avec AFP , modifié à
Le procureur général de Versailles veut que le procès quitte le tribunal de Nanterre.

Philippe Ingall, le procureur général de Versailles, veut sortir toute l'affaire Bettencourt du tribunal de Nanterre. Il désavoue ainsi la juge Prévost-Desprez, qui devait entendre l'héritière de L'Oréal dans le cadre de son enquête pour "abus de faiblesse" visant l'artiste François-Marie Banier.

"Il n'y a plus la sérénité"

Il a estimé samedi que toutes les procédures liées à ce feuilleton tentaculaire devaient "quitter le tribunal de Nanterre", "où il n'y a plus la sérénité indispensable au fonctionnement de la justice".

Il a ainsi demandé à la Cour de cassation le dépaysement du volet d'abus de faiblesse, confié à la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, en conflit ouvert avec le procureur Courroye. La magistrate venait de lancer des convocations pour entendre Liliane Bettencourt, mais cette dernière a fait savoir qu'elle n'avait "pas l'intention de s'y rendre".

"Une opération de manipulation"

Pour Christophe Régnard, le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), cette décision s’apparente à "une opération de manipulation" visant à "faire diversion". L'avocat de Liliane Bettencourt, Georges Kiejman, s'est quant à lui dit "satisfait" par cette demande de dépaysement.

La demande de M. Ingall-Montagnier a été rendue publique le jour de l'annonce par M. Courroye d'une enquête visant principalement la juge Prévost-Desprez, pour "violation du secret de l'enquête", après une fuite dans la presse.

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