Bettencourt : six juges à Bordeaux

© MAXPPP
  • Copié
avec agences , modifié à
Le parquet de Bordeaux a annoncé la nomination de six juges pour traiter les dossiers Bettencourt.

Le dépaysement prend forme dans l'affaire Bettencourt. Après l'annonce du transfert des dossiers à Bordeaux le 17 novembre dernier et l'arrivée des énormes tomes lundi, le parquet a indiqué vendredi que six magistrats avaient été désignés pour les traiter.

Une présidente de chambre correctionnelle, Marie-Elisabeth Bancal, va traiter la procédure pour "abus de faiblesse" engagée par Françoise Meyers, fille de Liliane Bettencourt, contre plusieurs protagonistes de l'affaire, dont l'artiste François-Marie Banier.

Ces poursuites devraient a priori tourner court à la suite de deux accords annoncés par les Bettencourt, entre la mère et la fille d'une part, et entre la fille et François-Marie Banier d'autre part. Ce dernier a renoncé au bénéfice de 600 millions d'euros d'assurances-vie et conservé environ 400 millions d'euros de dons sous d'autres formes. Les poursuites devraient être abandonnées.

Trois juges spécialisés dans la criminalité organisée

Trois juges d'instruction, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël sont par ailleurs désignés pour conduire l'information judiciaire pour "trafic d'influence et financement illégal de parti politique", concernant notamment l'ancien ministre du travail Eric Woerth. Ce dernier doit être interrogé sur l'embauche de sa femme en 2007 par le gestionnaire de fortune des Bettencourt, Patrice de Maistre, et sur la légion d'honneur remise à ce dernier début 2008. Sont aussi en cause des allégations de financement illicite de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Ces trois magistrats appartiennent à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux, une des huit structures en France dévolues aux affaires de criminalité organisée et de grande complexité.

Deux autres juges d'instruction, Philippe Darphin et Emmanuel Planque, sont enfin désignés pour conduire l'instruction pour "violation du secret professionnel" visant la magistrate de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez, accusée d'avoir informé la presse d'une perquisition chez Liliane Bettencourt.