Bettencourt : décision le 17 octobre

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et agences , modifié à
Un juge a examiné l'éventuel placement sous tutelle de Liliane Bettencourt réclamé par sa fille.

S'assurer de la bonne protection de la troisième fortune de France, Liliane Bettencourt, 88 ans, en conflit ouvert avec sa fille unique : voilà la gageure confiée à la juge des tutelles de Courbevoie, Stéphanie Kass-Danno. La magistrate a entendu mardi, lors d'une audience à huis clos, les deux parties pour décider d'éventuelles mesures de protection judiciaire supplémentaires suite à une demande formulée par la fille de l'héritière de l'Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers. La décision sera rendue le 17 octobre prochain.

Françoise Bettencourt-Meyers avait déposé, début juillet, une requête demandant la révocation du mandat de protection dont bénéficiait sa mère depuis janvier, tout en exhortant la juge à prendre les mesures judiciaires nécessaires (curatelle, tutelle, etc...).

Liliane Bettencourt se dite prête à "beugler"

Mais Liliane Bettencourt n'a pas dit son dernier mot. Dans un entretien accordé à M6, dimanche, l'héritière de l'Oréal a fait savoir qu'elle "beuglerait" si elle était placée sous tutelle, une "imbécilité monstre" selon elle. Dans le Journal du Dimanche, son avocat, Me Jean-René Farthouat, l'avait dite prête à la "guerre nucléaire".

Sur le fond, son avocat, Me Bertrand Favreau, a certifié mardi que l'expertise médicale de Liliane Bettencourt, réalisée le 7 juin à la demande de juges d'instruction bordelais, souffrait d'au moins deux irrégularités. D'une part, il relève que deux des cinq médecins dépêchés au chevet de la veille dame, "encore couchée et non encore réveillée", ne figurent pas sur la liste d'experts de la Cour de cassation ou sur une liste de Cour d'appel, ce qui est contraire aux dispositions de l'article 157 du Code de procédure pénale. Deuxième problème, a expliqué Me Favreau, les juges n'ont pas adressé aux avocats de Liliane Bettencourt la décision par laquelle ils ordonnaient l'expertise, et cela selon lui en méconnaissance de l'obligation prévue par l'article 161 du CPP.

Au moins une contre-expertise

Les avocats de Liliane Bettencourt demanderont donc à tout le moins à la chambre de l'instruction d'ordonner une contre-expertise de leur cliente. Ce qui aurait pour conséquence de retarder encore un peu plus la procédure.

"Nous ne sommes pas intimidés par les menaces de guerre nucléaire. Nous sommes en colère pour tout ce temps perdu sur la maladie, et pour la famille. Contrairement à ce qu'on lui fait croire, l'entourage de Liliane Bettencourt ne combat pas pour sa liberté, il la lui a déjà prise", a commenté de son côté Françoise Meyers.