Barresi, un parrain présumé aux assises

Une photo de l'avis de recherche de Bernard Barresi, avant son interpellation.
Une photo de l'avis de recherche de Bernard Barresi, avant son interpellation. © Capture écran YouTube
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Frédéric Frangeul et agences , modifié à
Figure du grand banditisme marseillais, il est rejugé à Colmar 22 ans après un braquage.

C'est un homme à la réputation de parrain du "grand banditisme marseillais" qui a rendez-vous avec la justice depuis lundi à Colmar. Interpellé en 2010 après une longue cavale, Bernard Barresi est accusé de l'attaque d'un fourgon blindé en Alsace en 1990. Déjà reporté à deux reprises, le procès doit durer jusqu'à vendredi.

A l'audience, Bernard Barresi a réfuté lundi devant la cour d'assises de Colmar avoir vécu "en cavale". "J'ai pris des précautions, mais j'ai travaillé. Pendant ces vingt ans, il n'y a pas eu un délit, pas un truc mafieux", a-t-il insisté.

Aucun passage en prison avant 2010

Aujourd'hui âgé de 49 ans, Bernard Barresi avait été condamné par contumace en 1994 à 20 ans de prison, pour ce vol à main armée à Illzach-Modenheim, près de Mulhouse. La police avait perdu sa trace, jusqu'à un vaste coup de filet en juin 2010, pour une affaire tout autre de machines à sous clandestines.

Bernard Barresi avait ainsi été interpellé en compagnie d’autres membres du gratin marseillais, sur un yacht amarré à Golfe-Juan, sur la côte d’Azur. Pour cette affaire, Bernard Barresi a été mis en examen notamment pour blanchiment, exploitation de jeux de hasard et extorsion de fonds. Son nom est également apparu dans l'affaire Alexandre Guérini.

Avant son interpellation, Bernard Barresi n'était jamais passé par la case prison. Désormais, ses transferts de la prison de Luynes, dans les Bouches-du-Rhône, au tribunal se font sous l'escorte d’hommes lourdement armée du GIPN, avec parfois l'appui d'un hélicoptère de la gendarmerie.

Des montres de luxe, dont une Rolex en or

Durant sa cavale, le suspect vivait sous plusieurs identités et travaillait comme intermédiaire dans le bâtiment.  "Je vis d'un mélange d'aides de ma famille, de petits boulots ponctuels et de gains au poker", a indiqué Bernard Barresi au juge, selon les informations de la Provence. Il prétend aussi avoir "un train de vie tout à fait raisonnable". Une dizaine de montres de grande valeur, dont une Rolex en or, ainsi qu’une somme de 67.000 euros, ont toutefois été retrouvés chez sa compagne, rappelle le quotidien.

Le nouveau procès qui s'ouvre à Colmar a déjà connu un faux départ en septembre dernier. Au premier jour de l'audience, les avocats de Barresi avaient obtenu un renvoi en invoquant des vices de procédure. Ces pourvois ayant été déclarés irrecevables, les débats devraient cette fois-ci aborder le fond de l'affaire du braquage. Au cœur des faits,  un butin de près de 34 millions de francs, soit environ 5,2 millions d'euros, qui n’a jamais été retrouvé.