Bactérie : les maraîchers français souffrent aussi

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avec François Coulon , modifié à

REPORTAGE - Les Espagnols ne sont pas seuls à accuser des pertes. Exemple en Loire-Atlantique.

A la fin mai, Louis Vinet est de coutume débordé. A cette période de l’année, ce maraîcher basé à Bouguenais, en Loire-Atlantique, produit 220.000 concombres par semaine. Le département est d’ailleurs le premier producteur de concombres en France. Mais depuis deux jours, du fait de la propagation en Allemagne de la bactérie mortelle Eceh, le producteur subit un coup d’arrêt, particulièrement violent.

On est affolés

"C’est la catastrophe, le consommateur a peur. Les gens nous disent ‘les légumes, c’est du poison à l’heure actuelle’", témoigne Louis Vinet, au micro d’Europe 1. "Hier, 60% de ma production était invendue. Aujourd’hui, c’est 90% de la production", déplore-t-il plus loin.

"Une crise comme ça, on est morts. On détruit tout ce qu’on produit. Tout votre travail pendant un an, vous le mettez à la poubelle, sans aucune raison", expose le maraîcher.

"On joue nos emplois"

"Nous, on panique, parce qu’on joue nos emplois, on joue nos entreprises, on joue notre vie", ajoute Louis Vinet. "Ça fait très très mal au cœur, jamais je n’empoisonnerais quelqu’un", insiste-t-il.

D’autres légumes concernés

Maintenant, c’est aux producteurs de tomates et de salades du bassin nantais d’accuser le coup. Une réponse unique : "nos légumes sont 100% sains". Problème : les consommateurs et les grandes surfaces font la moue.

En attendant, le gouvernement français n’a prévu aucune mesure de protection pour les maraîchers. Côté espagnol, alors que les autorités allemandes ont pour la première fois exprimé leurs doutes quant à la responsabilité des concombres espagnols dans la contamination, les producteurs menacent de présenter la facture à Bruxelles.