Ayrault: "L'Etat de retour dans les quartiers"

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S.A. et AFP , modifié à
Le gouvernement a annoncé des mesures pour aider 1.000 quartiers prioritaires.

L'annonce. "L'Etat est de retour dans les quartiers", a martelé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault mardi matin après avoir présenté des mesures pour concentrer les moyens de la politique de la Ville sur 1.000 quartiers jugés prioritaires. "L'Etat républicain est de retour, celui de l'égalité" et le "gouvernement n'abandonnera pas" les habitants des banlieues, a assuré le chef du gouvernement à l'issue d'un comité interministériel des Villes (CIV) qui a entériné des mesures préparées par le ministre délégué à la Ville François Lamy pour "rétablir l'égalité entre les territoires".

Une nouvelle carte. La politique de la Ville n'a "pas produit les résultats escomptés", estime Jean-Marc Ayrault, "notamment en raison de la dilution" des moyens. En conséquence "nous voulons revoir la carte de la géographie prioritaire", a-t-il dit en concentrant les crédits spécifiques du ministère de la Ville (500 millions d'euros) sur "un maximum de 1.000 quartiers prioritaires" contre 2.500 auparavant. Cette réforme, préconisée par la Cour des comptes, avait été annoncée par le précédent gouvernement mais abandonnée sous la pression des élus. Mais "il n'y aura pas de désengagement brutal de l'Etat comme certains ont pu le craindre", a ajouté le chef du gouvernement à l'adresse des élus qui craignent de perdre leurs crédits.

La nouvelle liste, qui devrait faire grincer des dents, ne sera annoncée qu'en juin. Tous les ministres sont invités à orienter une partie de leurs actions vers ces quartiers. Ainsi 30% des emplois d'avenir doivent bénéficier à des habitants de zones urbaines sensibles (ZUS), tout comme 25% des services civiques. Les banlieues difficiles doivent aussi bénéficier en premier de la scolarisation des enfants de moins de trois ans et de l'embauche de nouveaux enseignants.

Pas de moyens supplémentaires. Le gouvernement a annoncé des mesures en faveur de la banlieue qui portent sur l'emploi, l'éducation ou encore la poursuite de la rénovation urbaine, sans annoncer la création de moyens supplémentaires. Un dispositif d'"emplois francs"  va ainsi être "expérimenté" sur 10 sites . "Il s'agit de financer les entreprises qui vont employer un jeune issu des quartiers, diplômé ou pas", a expliqué Jean6marc Ayrault. Elles recevront une subvention de 5.000 euros. La rénovation urbaine va également se poursuivre. "Une nouvelle génération d'opérations sera lancée dès 2014" et elle "sera financée sans interruption", a-t-il dit, sans donner de chiffres sur ce programme qui pourrait être coûteux.

Les acteurs locaux embarqués. A l'autre bout de la chaîne de décision, les acteurs locaux sont aussi priés de monter à bord. Les futurs contrats de ville seront ainsi signés avec les préfets, les élus locaux et régionaux, mais aussi le recteur d'académie, le directeur de l'agence régionale de santé, de la caisse d'allocation familiales ou de Pole Emploi... Ces contrats uniques, au niveau des intercommunalités et non plus des mairies, devraient être signés après les municipales de 2014.