Armor Lux veut récupérer ses uniformes

© MAXPPP
  • Copié
Frédéric Frangeul avec François Coulon
La société bretonne conteste les conditions d’attribution d’un marché crucial pour elle.

Un recours en justice. Armox Lux attend des explications. La société d’habillement bretonne, devenue le symbole du "Made in France", a intenté une action devant le tribunal administratif de Paris pour contester les conditions d’attribution du marché des uniformes de la police nationale, qui lui a échappé le 17 avril dernier. Le contrat, de 85 millions d’euros, porte sur la fourniture de 125.000 uniformes  de la police nationale sur quatre ans. Le recours d’Armor Lux sera examiné mardi matin.

>> A LIRE AUSSI : Armor Lux n'habille plus la police nationale

Un marché  contesté. Pour attribuer ce marché, l’Etat a fait appel au cabinet de consultants Kurt Salmon afin sélectionner le fournisseur des uniformes de la police. Or, le groupe sélectionné à l'issue de la procédure, une filiale du groupe énergétique GDF Suez, était déjà un client du consultant. Kurt Salmon explique avoir suivi la procédure et affirme qu'il compte plus de 1.000 projets par an.

Des interrogations. Mais Armor-Lux ne l’entend pas de cette oreille et veut connaître précisément  les critères qui ont présidé au choix du ministère de l’Intérieur. "Ça n’a pas l’air très net leur histoire", confie Dominique Lepage, déléguée CFDT au sein de l’entreprise. "Il y a des privilèges qu’il ne devrait pas y avoir", affirme-t-elle au micro d’Europe 1.

60 emplois concernées.  D’autant que l’enjeu est crucial pour Armor Lux. "Il y a soixante personnes qui travaillent ici pour la police. C’est 20% des effectifs", souligne Dominique Delage. L’inquiétude des salariés d’Armor Lux, qui fournit également La Poste et la SNCF, est donc grande.  "Si les grands groupes commencent à prendre tous nos marchés public, que va-t-on devenir ? ", s’interroge Domique Delage. Et la syndicaliste de conclure : "on s’en sortira peut-être pas si on les perd tous".