Après 38 ans prison, Philippe El Shennawy bientôt libre ?

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Alexis Toulon et Noémie Schulz , modifié à
Condamné à la perpétuité, l'ex-braqueur Philippe El Shennawy espère obtenir mercredi une libération conditionnelle.

Philippe El Shennawy, 59 ans, a déjà passé 38 ans en prison pour un braquage et de multiples évasions. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, iil peut cependant désormais espérer obtenir une libération conditionnelle mercredi. Le tribunal d'application des peines de Créteil doit en effet décider s'il lui accorde ou non la libération conditionnelle. François Hollande, faute de lui accorder la grâce présidentielle, avait en effet relevé sa peine de sûreté en mars. Le braqueur n’a pas "la moindre goutte de sang sur les mains", assurait sa femme au micro d’Europe 1, en octobre dernier.

Une vie en prison. En 1975, Philippe El Shennawy a seulement 20 ans quand il braque une banque parisienne. Il prend en otage plusieurs personnes. Il n’y a ni mort, ni blessé, mais c’est un crime et avec son passé de délinquant, la condamnation tombe : perpétuité. Il va passer une partie de son temps à l’isolement, en hôpital psychiatrique et à s’évader. Il est toujours repris par la police et les peines s’additionnent, les années en prison également.

De rares moments de liberté. Au total, l’ex braqueur connaîtra près de 40 mois de liberté, émaillés de braquages et d’une liberté conditionnelle qui lui sera retirée pour un week end à Paris, que la justice lui avait interdit en 1991. Philippe El Shennawy était allé voir son fils. Trois ans plus tôt, en 1988, il avait épousé Martine, une amie d'enfance, la femme de sa vie avec qui il a vécu trois ans, parfois lors de ses cavales. Malgré la prison, elle n’a pas perdu espoir. Elle attend son retour. "Laissez le sortir, il a peut être 10 à vivre", assure-t-elle.

La conditionnelle de la dernière chance. La peine de sûreté relevée en mars 2013 lui offre un nouvel espoir. "Les conditions d’une conditionnelle, c’est d’avoir un toit, avoir une famille, avoir un travail, or, le travail il l’a", avait énuméré Martine. Et de conclure, "toutes les conditions sont réunies pour qu’il sorte et que ça se passe très bien. C’est sa vie qu’il joue là". La décision de le laisser sortir avec un bracelet électronique, rejoindre Martine et travailler dans une société d'événementiel qui lui a promis une place, appartient désormais au juge. Si la demande est rejetée, il restera en prison jusqu’en 2032, il aura 78 ans, dont 56 ans derrière les barreaux.

Philippe El Shennawipar Europe1fr