Angolagate : la défense charge Courroye

La défense de Charles Pasqua reproche notamment à Philippe Courroye de n'avoir pas fait apparaître dans la procédure une note de la DST.
La défense de Charles Pasqua reproche notamment à Philippe Courroye de n'avoir pas fait apparaître dans la procédure une note de la DST.
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avec AFP
Les avocats des prévenus ont pointé jeudi des défaillances dans l’enquête du juge d’instruction.

Quand les défenseurs passent à l’attaque. Jeudi, au deuxième jour du procès en appel de l’Angolagate, les avocats des prévenus, jugés pour avoir participé à des ventes d’armes illégales à l’Angola entre 1993 et 1998, sont passés à l’offensive, avec une ciblé privilégiée : Philippe Courroye, ancien juge d’instruction qui a mené l’enquête sur cette affaire.

 

Une note de la DST absente

 

C’est d’abord l’avocat du plus charismatique des accusés, Charles Pasqua, qui a ouvert le feu. Me Léon Lef-Forster a évoqué des documents "d'une importance extrême" qui, selon lui, ne figuraient pas dans la procédure bouclée par Philippe Courroye et auraient dû s'y trouver. Il a mentionné en particulier une note de la DST (l’ancien contre-espionnage) attestant du rôle joué par le businessman franco-israélien Arcadi Gaydamak dans la libération fin 1995 de deux pilotes français otages en Bosnie.

 

C’est un point crucial pour Charles Pasqua. L’ancien ministre de l’intérieur a en effet été condamné pour trafic d’influences en première instance à un mois de prison ferme pour avoir remis à Arcadi Gaydamak la médaille du Mérite contre un financement occulte de ses activités politiques. Or, le sénateur des Hauts-de-Seine a toujours argué pour sa défense avoir décoré son actuel co-prévenu pour la libération des pilotes. Une version contestée par des intervenants officiels dans cette libération.

 

Courroye cité comme témoin

 

Philippe Courroye, aujourd’hui procureur de Nanterre, a été cité à comparaître comme témoin par Arcadi Gaydamak, l’un des autres accusés, avec Pierre Falcone, dans cette affaire. Les deux hommes avaient d’ailleurs été condamnés en première instance à six ans de prison ferme, mais la justice française n’est toujours pas parvenue à mettre la main sur l’homme d’affaires franco-israélien, en fuite.

 

Ce qui n’empêcha pas sa défense de se démener. Mais Philippe Courroye a fait savoir par lettre qu’il ne répondrait pas à sa convocation, estimant avoir dit tout ce qu’il avait à dire au cours du premier procès. Et en rappelant opportunément qu’Arcadi Gaydamak lui-même n’avait pas cru bon de se présenter devant la justice.