Angolagate : Falcone se présente en victime

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F.C avec agences , modifié à
L’homme d’affaires a clamé son innocence, au premier jour du procès en appel.

"Je conteste tous les faits qui me sont reprochés". Au premier jour du procès en appel de l’Angolagate, Pierre Falcone, blazer marine et chemise blanche, a de nouveau clamé son innocence et déploré "onze années de torture et d'humiliation" infligées, a-t-il dit, à lui-même et à sa famille, par la justice française.

L’homme d’affaires franco-angolais, âgé de 56 ans, a été condamné en première instance à six ans de prison ferme pour commerce illicite d'armes, trafic d'influence et abus de biens sociaux. Sa ligne de défense n’a pas changé : Pierre Falcone soutient que ses affaires étaient légales puisque les armes ont profité au président en titre de l'Angola Eduardo Dos Santos, arrivé au pouvoir depuis 1979 et toujours en place.

L‘ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, est de son côté bien décidé à démontrer "le caractère totalement infondé" des accusations de trafic d'influence, qui lui ont valu en première instance une condamnation à trois ans de prison, dont un ferme.

Sans surprise, le milliardaire israélien d'origine russe Arcadi Gaydamak, 58 ans, en fuite et déjà absent du premier procès, ne s'est pas présenté devant la cour d'appel.

Chirac invoque la Constitution, Villepin Clearstream

Plusieurs autres témoins importants cités par la défense, comme Dominique de Villepin ou Jacques Chirac, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne se déplaceraient pas. Jacques Chirac a fait savoir, via une lettre lue mercredi à l'audience, qu'il ne viendrait pas témoigner au procès, invoquant notamment la séparation des pouvoirs et l’immunité pénale du chef de l’Etat. Arcadi Gaydamak et Charles Pasqua avaient cité Jacques Chirac comme témoin, considérant qu'il a été informé des ventes d'armes en cause dans l'affaire.

Dans un courrier également adressé à la cour, Dominique de Villepin a, quant à lui, relevé qu'Arcadi Gaydamak, était "partie civile à son encontre" dans l'affaire Clearstream. "Je crains qu'on cherche à utiliser mon témoignage à d'autres fins", conclut l’ancien Premier ministre dans sa lettre. Le procès doit durer jusqu'en mars.