Amiante : les victimes protègent la juge

  • Copié
avec AFP

Un syndicat et une association de victimes de l'amiante ont volé mercredi au secours de la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, dont une des enquêtes sur l'amiante a été suspendue et qui va devoir quitter ses fonctions contre son gré. Dans une requête, la CGT Honeywell et une association locale de victimes de l'amiante (Aldeva) ont demandé la récusation de Martine Bernard, présidente d'une chambre de l'instruction de la cour d'appel, à l'origine de la suspension de l'enquête. C'est cette magistrate, dont ils contestent l'impartialité, qui avait ordonné le 16 janvier la suspension de l'instruction sur l'exposition à l'amiante de travailleurs de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados), au grand dam des associations.

Dans cette enquête, Martine Aubry est, en tant qu'ex-haut fonctionnaire du ministère du Travail, une des personnes mises en examen par Marie-Odile Bertella-Geffroy. L'instruction a été suspendue dans l'attente de l'examen le 28 février des requêtes en nullité déposées par neuf mis en examen dans ce dossier. Magistrate emblématique du pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris, Mme Bertella-Geffroy va devoir quitter ses fonctions en vertu d'une règle limitant à dix ans la période durant laquelle un juge spécialisé peut rester à son poste. Elle a reçu le soutien de FO-Magistrats qui a regretté une décision "contraire au principe de séparation des pouvoirs". Mme Bertella-Geffroy a écrit au président François Hollande, qui doit confirmer son changement de fonction par un décret de nomination.