Amiante : Martine Aubry bientôt blanchie ?

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Dans cette affaire, la maire de Lille est mise en examen pour "homicides et blessures involontaires" 

L'INFO.  Martine Aubry pourrait être blanchie dès vendredi dans le dossier de l'amiante. C'est en tout cas ce que révèle le Canard Enchaîné de mercredi. Selon l'hebdomadaire, la Cour d'appel de Paris devrait annuler vendredi la mise en examen de Martine Aubry ainsi que de six personnes dans l'enquête sur les dégâts causés par l'amiante.  Le Canard appuie son information en citant "l'arrêt" de la chambre de l'instruction de la cour d'appel, qui n'est qu'un projet puisqu'il ne doit être rendu que vendredi matin.

Aucun élément contre la maire de Lille. Selon le Canard citant "l'arrêt" de la cour, "aucun des éléments d'investigation ne met en cause Martine Aubry à titre personnel, concernant les employés de Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau". La cour d'appel va également prononcer l'annulation de la mise en examen de six autres personnes, ajoute l'hebdomadaire. Elle estime, selon le Canard, qu'un fonctionnaire "même de rang élevé ne dispose d'aucun pouvoir réglementaire" et ne pouvait donc "prendre les décrets nécessaires".

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Martine Aubry a été mise en examen en novembre pour "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur l'exposition à l'amiante des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados. C'est son rôle entre 1984 et 1987 au ministère du Travail, dont elle était la directrice des relations du travail (DRT), qui intéressait spécifiquement la justice.

Une annulation conforme aux réquisitions. Dans cette instruction, la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui a depuis quitté ses fonctions, s'est intéressée en particulier à la réponse des pouvoirs publics face au scandale de l'amiante et à l'influence du Comité permanent amiante (CPA). Ce lobby des industriels aurait efficacement défendu "l'usage contrôlé" de cette substance pour retarder au maximum son interdiction, finalement intervenue en 1997.  

Martine Aubry mercredi soir lors de son 1er grand meeting de campagne à Toulouse.

A l'audience, qui s'était tenue à huis clos le 28 février, le parquet général avait requis l'annulation de toutes ces mises en examen, considérant d'une part que l'influence prêtée au CPA n'est pas établie et que, d'autre part, la responsabilité des fonctionnaires ne peut être engagée car le pouvoir réglementaire appartient aux ministres. Neuf des 17 personnes mises en examen dans ce dossier avaient décidé de contester ces poursuites.