Amiante : Aubry mise hors de cause

© MAXPPP
  • Copié
Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
La maire de Lille et sept autres personnes contestaient le fait d'être poursuivies.

L'INFO. La cour d'appel de Paris a annulé vendredi la mise en examen de Martine Aubry et de sept autres personnes qui contestaient les poursuites dans l'enquête sur le dossier de l'amiante. La maire socialiste de Lille avait été mise en examen en novembre pour "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur l'exposition à l'amiante des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados. Les parties civiles ont décidé de se pourvoir en cassation suite à cette décision.

Les victimes contestent. L'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva) estime que la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris est "disqualifiée" car son arrêt "glorifie" l'action du Comité permanent amiante (CPA), considéré par les victimes comme le lobby des industriels de l'amiante, a dit François Desriaux, l'un de ses représentants.

>> A LIRE AUSSI : Ce que Aubry conteste sur le dossier

Aubry satisfaite. De son côté, Martine Aubry s'est félicité de l'annulation de sa mise en examen. "La justice reconnaît aujourd'hui qu'aucune faute ni négligence ne peut m'être imputée dans le drame de l'amiante, comme je n'ai cessé de le dire depuis le premier jour", a fait savoir par voie de communiqué l'ex-patronne du PS.

Un dossier ancien. La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui a depuis quitté ses fonctions, reprochait à Martine Aubry d'avoir tardé à transcrire en droit français la directive européenne de 1983 qui renforçait la protection des salariés. L'ex-dirigeante du PS était alors directrice des relations du travail au ministère de l'Emploi, poste qu'elle a occupé de 1984 à 1987. Sur les 17 personnes mises en examen, neuf, dont l'une est décédée depuis, avaient demandé l'annulation des poursuites.

L'arrêt rendu vendredi va dans le sens des réquisitions prises le 28 février par le parquet général, qui avait estimé que Martine Aubry ne disposait pas du pouvoir réglementaire nécessaire à la transposition de la directive européenne. 

Placé "très heureux". Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a réagi sur son compte Twitter après l'annonce de cette décision. Il s'est dit "très heureux de cette juste décision" prise à l'égard de la maire de Lille.

"Joie pour les socialistes". Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, a pour sa part qualifié de "décision juste" et de "joie pour tous les socialistes"  la décision de justice. "Au nom des socialistes et en mon nom personnel, je lui témoigne toute notre amitié", écrit Harlem Désir dans un communiqué.