Algues vertes : les soupçons se précisent

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avec Pierre-Baptiste Vanzini , modifié à
Un gaz issu des algues vertes a été retrouvé chez cinq sangliers, mais pas chez le sixième.

Le débat sur la mort de plusieurs sangliers, découverts le 24 juillet dans l'estuaire du Gouessant, persiste. La présence d'hydrogène sulfuré, un gaz toxique issu de la putréfaction des algues vertes, "est avérée" dans les poumons de cinq des six sangliers, a annoncé lundi la préfecture des Côtes d'Armor.

La présence de ce gaz semble confirmer le lien entre la mort des animaux et la présence d’algues vertes dans la région. Mais son absence dans les poumons du sixième sanglier autopsié empêche les scientifiques d’en tirer des conclusions définitives.

La préfecture se veut prudente

"A l’heure où je vous parle, nous ne sommes pas en mesure d’identifier une origine claire de la mort de ces animaux", a ainsi tenu à souligner Philippe de Gestas, secrétaire général de la préfecture.

"Il serait excessif de conclure de manière radicale que c'est l'hydrogène (H2S) qui a provoqué leur mort puisque l'un de ces animaux n'en présentait pas. Le H2S a pu contribuer à leur mort dans des proportions que je ne suis pas en mesure de vous dire aujourd'hui", a-t-il ajouté. Des analyses sur les cadavres d’autres sangliers vont donc être menées pour tenter d’en savoir plus.

Les écologistes confortés dans leur opinion

"Le faisceau de présomption sur le H2S se renforce de façon assez claire", a estimé pour sa part Gilles Hueth délégué général de l'association écologiste Eau et rivières de Bretagne, qui réclame la fermeture immédiate des plages où les algues vertes ne sont pas ramassées chaque jour.

Sur les six animaux analysés par un laboratoire à Strasbourg, deux présentaient une concentration très élevée de H2S : 1,47 mmg/kg et 1,72 mmg/kg, soit des doses supérieures à celle retrouvée chez un cheval mort en 2009 (1,18 mmg/kg) sur la plage de Saint-Michel en Grève, dans les Côtes d'Armor, suite à un œdème pulmonaire dû au H2S.