Alarme : la SNCF tire la sonnette

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avec Pascal Berthelot
Face aux usages abusifs du signal d'alarme, elle a mis en place un dispositif de prévention.

La SNCF ne sait plus quoi inventer pour lutter contre les tirages intempestifs de poignées d'alarme dans les trains. Alors que la loi prévoit déjà quelque 3.750 euros d'amende et un emprisonnement de six mois fermes, cela ne semble pas refroidir les usagers.

"Laisser aux autres le temps d'arriver"

Cette mauvaise habitude avait fortement diminué en 2011 mais semble repartir à la hausse depuis trois mois. On note jusqu'à 60% d'augmentation sur certaines lignes depuis le début de l'année. Et pour cause, nombre de jeunes utilisent le signal d'alarme comme un jouet.

"Quand on quitte le lycée, on n'a pas assez de temps pour arriver à la gare, alors les premiers arrivés dans le train tirent l'alarme pour laisser aux autres le temps d'arriver à la gare", explique un jeune étudiant au micro d'Europe 1. "Parfois ceux qui se retrouvent avec une amende sont énervés, mais ça arrive souvent", admet-il.

En 2010 le gouvernement croyait avoir trouvé la parade en créant un délit d'entrave à la circulation, entraînant jusqu'à six mois de prison ferme, et une amende de presque 4.000 euros, mais visiblement ça n'a pas suffi.

La sensibilisation : la solution ?

La SNCF a donc opté pour l'option sensibilisation, dans les classes des lycées, mais aussi sur le terrain, dans les wagons. A l'instar de cette ligne J, du réseau francilien, qui détient, en termes de tirage d'alarme, le record toutes catégories. Sur cette ligne qui relie plusieurs établissements de Paris à Gisors en passant par Mantes-la-Jolie et Pontoise, la société des chemins de fer emploie une vingtaine de médiateurs qui montent à l'intérieur des trains.

"Notre rôle est de nous rapprocher de ces jeunes et de leur expliquer l'importance de l'école", raconte Ilan au micro d'Europe 1. "Nous avons aussi un rôle de transmission. Nous les mettons en contact avec les missions locales. Quand nous sentons que ce sont des jeunes qui ne veulent plus être scolarisés, nous leur expliquons que l'école est importante, mais que s'ils ne sont pas faits pour ça, il faut qu'ils puissent tout de même laisser les gens aller au travail", poursuit-elle.  

C'est une question vitale pour la SNCF en Ile-de-France car un train bloqué entraîne une paralysie de toute la ligne. L'an dernier, en région parisienne, quelque 13.000 trains ont ainsi été retardés, à cause d'un tirage abusif du signal d'alarme.