Affaire Merah : ce qu'ont appris les familles

Les juges antiterroristes reçoivent à Paris les familles des victimes de Mohamed Merah pour faire le point sur l'enquête et les éventuelles complicités du "tueur au scooter".
Les juges antiterroristes reçoivent à Paris les familles des victimes de Mohamed Merah pour faire le point sur l'enquête et les éventuelles complicités du "tueur au scooter". © TF1
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Frédéric Frangeul avec Chloé Triomphe et AFP , modifié à
Trois commissions rogatoires ont été lancées au Pakistan, en Égypte et en Israël.

L’INFO. Près d'un an après les tueries de Montauban et Toulouse, les juges antiterroristes reçoivent à Paris les familles des victimes de Mohamed Merah pour faire le point sur l'enquête et les éventuelles complicités du "tueur au scooter". Les familles des quatre victimes militaires de Mohamed Merah, trois soldats tués et un blessé ont été reçues lundi par les juges Christophe Tessier, Laurence Le Vert et Nathalie Poux. Les familles des victimes juives, quatre morts et un blessé à l'école Ozar Hatorah de Toulouse sont reçues mardi.

Sur ses voyages à l'étranger. Les trois magistrats ont  donc reçu lundi les familles des victimes militaires du "tueur au scooter". Ils leur ont annoncé qu'ils avaient lancé des commissions rogatoires internationales (CRI) au Pakistan, en Égypte et en Israël, trois pays où s'est rendu Mohamed Merah, a indiqué Me Samia Maktouf, une des avocates de la famille d'Imad Ibn Ziaten, premier militaire abattu par le tueur le 11 mars 2012.

"Il y a des investigations, des CRI essentiellement tournées vers le Pakistan qui permettront de cerner ce qu'a fait Mohamed Merah, de quelle façon il a été formé", a précisé Me Marc Bensimhon, autre conseil de la famille. "Les choses avancent de manière très importante, tant sur le plan international que national", a-t-il ajouté.

Sur le plan national. Les magistrats ont récemment demandé la déclassification de documents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la DGSE concernant le suivi de Merah, ont précisé les avocats.

Au sujet d'Abdelkader Merah, le frère du tueur, seul mis en examen dans le dossier, pour complicité d'assassinats, rien ne semble cependant sortir de cet entretien. Le frère du tueur a été interrogé deux fois par les juges. Il a nié toute implication dans les crimes, reconnaissant seulement avoir été présent lors du vol du scooter, commis selon lui à son insu. Il leur a confirmé la présence d'un troisième homme à ce moment là, dont il refuse de donner le nom.  Cette piste d'un "troisième homme" suivie par les enquêteurs n'a pas non plus eu de suite pour l'instant. Trois hommes proches des frères Merah, interpellés et placés en garde à vue, ont été relâchés sans être mis en cause.

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Les familles rassurées. Avant cet entretien lundi, les familles des victimes confiaient s'impatienter à leur entrée au palais de justice. "Un an après, les familles ont l’impression d’être au même point que l’année dernière", déplorait alors au micro d'Europe 1 Me Samia Maktouf.

Si elles n'ont pas obtenu toutes les réponses qu'elles souhaitaient, les familles sont toutefois sorties rassurées de leur entretien. "L'affaire avance (...) c'est en bonne route, on est rassuré", a déclaré Ikram Ibn Ziaten, sœur du premier militaire tué.