Affaire Karachi : qui est mis en cause ?

Renaud Donnedieu de Vabres est le dernier à avoir été mis en examen dans l'affaire Karachi
Renaud Donnedieu de Vabres est le dernier à avoir été mis en examen dans l'affaire Karachi © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
Hommes de l’ombre ou personnalités publiques, ils sont cités dans la tentaculaire affaire Karachi.

L’affaire Karachi ne cesse de rebondir. Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre, est le dernier à avoir été mis en examen dans ce dossier, pour "complicité d’abus de biens sociaux". Dans cette affaire, qui comporte un volet terroriste et un volet financier, les protagonistes sont à la fois des hommes de l’ombre et des personnalités publiques de premier plan. Europe1.fr fait le point sur les protagonistes liés à ce dossier complexe.

Ceux qui ont été mis en examen

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© Reuters

Thierry Gaubert, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. Mis en examen le 21 septembre pour recel d’abus de biens sociaux, il est accusé par sa femme, Hélène de Yougoslavie, d’être allé cherché à l’étranger, parfois avec Ziad Takieddine, des valises d’argent remises à Nicolas Bazire (lire ci-après). Nicolas Bazire aurait fait pression sur son épouse pour qu’elle ne parle pas aux enquêteurs.

Nicolas Bazire, 21092011, 930620

Nicolas Bazire, l’ancien dir-cab d’Edouard Balladur. Ce proche de Nicolas Sarkozy était directeur de cabinet d’Edouard Balladur lors de la signature des contrats d'armement et directeur de sa campagne en 1995. Il a été mis en examen le 22 septembre pour complicité d'abus de biens sociaux. D’après le témoignage d’Hélène de Yougoslavie, c’est lui qui était chargé de récupérer les "malettes" que Thierry Gaubert allait chercher à l’étranger.

Ziad Takieddine

© Capture écran BFM TV

Ziad Takieddine, l’intermédiaire. Homme d’affaires franco-libanais, il est considéré comme l’intermédiaire dans les contrats d’armement, notamment dans celui conclu en 1994 avec le Pakistan pour les sous-marins Agosta. Il a été mis en examen le 14 septembre pour "complicité et recel d’abus de biens sociaux". Ziad Takieddine affirme n’avoir joué aucun rôle dans la négociation de ce contrat, ce qui lui a valu une mise en examen pour faux témoignage. Il est en outre visé par une enquête préliminaire pour fraude fiscale.

Renaud-Donnedieu-de-Vabres-dans-Y-en-aura-pour-tout-le-monde

Renaud Donnedieu de Vabres, l’ex-ministre. Alors qu’il était conseiller spécial du ministre de la Défense François Léotard, il aurait imposé, selon des témoins, deux intermédiaires dans le contrat des sous-marins, Ziad Takieddine et Abdulrahman El Assir. L’ancien ministre de la Culture a été mis en examen jeudi matin pour "complicité d’abus de biens sociaux".

Ceux dont le nom est cité dans le dossier

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Edouard Balladur, l’ancien Premier ministre. Sa campagne présidentielle de 1995 est au cœur des interrogations de cette affaire, mais il a démenti tout financement occulte. Il était Premier ministre quand fut signé le contrat de vente de sous-marins au Pakistan en septembre 1994. Il a également démenti tout soupçon de rétrocommissions.

Nicolas Sarkozy

© REUTERS

Nicolas Sarkozy, le porte-parole de la campagne d’Edouard Balladur. L’actuel président de la République était également ministre du Budget à l’époque. Certains affirment qu’il aurait donné son aval en 1994 à la création de la société Heine, au Luxembourg, par laquelle transitaient des commissions de contrats d’armement. Pour lui, l’hypothèse d’un financement illégal de la campagne de son mentor en 1995 n’est qu’une "fable grotesque".

30.09 Brice Hortefeux, invité du 20 heures de France 2. 930620

© FRANCE 2

Brice Hortefeux, l’ami de Thierry Gaubert. L’ancien ministre de l’Intérieur a téléphoné le 14 septembre à Thierry Gaubert, le prévenant que son épouse Hélène de Yougoslavie "balançait beaucoup". Il s’est défendu en affirmant avoir eu une "intuition". Brice Hortefeux a été entendu à deux reprises dans l’enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel" et "recel".

François Léotard

François Léotard, l’ancien ministre de la Défense. Ministre de 1993 à 1995, il a suivi les négociations sur le contrat pakistanais et donné son accord sur le financement et les commissions. Il a été entendu en janvier dernier par le juge Marc Trévidic.