Affaire Courjault : un déni de grossesse?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Des divergences entre les experts sont apparues lundi au procès qui aborde désormais l'aspect psychologique des infanticides.

Les experts psychologues qui ont défilé lundi à la barre du procès à Tours de Véronique Courjault, accusée de trois infanticides de nouveaux-nés, n'étaient pas tous d'accord autour de la notion de "déni de grossesse", capitale pour la défense.

D'entrée, le ton est donné, avec les conclusions divergentes de deux experts-psychologues qui ont rencontré l'accusée durant sa détention. Simone Lamiraud-Laudinet et Fulbert Jadech sont d'accord pour décrire "une femme comme Madame tout le monde, discrète, intelligente, ambivalente, marquée par son enfance, ne souffrant pas de pathologie névrotique". Mais l'experte parle elle de "dénégation", et son collègue de "déni de grossesse".

Michel Dubec, expert-psychologue, lui insiste sur "la non-préméditation car elle n'a pas préparé l'accouchement. "C'est une affaire compliquée, un cas difficile. La meilleure preuve est que les psychologues peuvent avoir des avis différents", déclare Me Henri Leclerc, un des conseils de Véronique Courjault.

Appelé à la barre par la défense, le gynécologue-obstétricien Israel Nisand glisse qu’il était "fort possible" que les enfants soient morts à la naissance. Quand une femme accouche seule, explique-t-il, "elle a une grande probabilité de faire des manœuvres qui mettent le bébé dans un tel état qu'il n'y a pas besoin de grand chose pour qu'ils meurent seuls". Véronique Courjault n’aurait donc peut-être pas donné volontairement la mort à ses bébés.

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