Aéroport : des policiers en renfort ?

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avec agences , modifié à
Face à la grève, le ministre de l'Intérieur s'est dit prêt à mobiliser les forces de l'ordre.

La grève des agents aéroportuaires prend une tournure politique. Le gouvernement semble bien décidé à mettre fin au mouvement lancé pour obtenir des négociations sur les salaires et les conditions de travail et qui dure depuis cinq jours.

Assurer la fouille des passagers

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a demandé à la police et à la gendarmerie de se substituer, "si besoin", aux agents de sûreté grévistes dans les aéroports. Le ministère de l'Intérieur précise que des instructions très claires en ce sens ont été fournies aux forces de l'ordre.

"L'objectif est qu'aucun passager ne soit bloqué et que la sécurité des vols soit par ailleurs parfaitement assurée", a expliqué le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet. Si cela devait être le cas, les fonctionnaires de la police aux frontières et les militaires de la gendarmerie des transports aériens seraient mobilisés, avec le renfort éventuel de CRS et de gendarmes mobiles. "Il faut assurer la fouille des passagers et des bagages cabines ainsi que des bagages de soutes", a justifié Pierre-Henry Brandet.

400 policiers "prêts à se substituer"

Trois cents policiers et cent gendarmes sont "d'ores et déjà prêts à se substituer aux agents grévistes" chargés de la sûreté aéroportuaire, a par ailleurs précisé mardi soir le porte-parole du ministère de l'Intérieur. S'ils devaient être sollicités, "ils feront en sorte qu'aucun passager ne se retrouve bloqué et que la sécurité soit pleinement assurée", a indiqué Pierre-Henry Brandet alors que "pour l'heure aucun préfet" n'avait "jugé nécessaire" de faire appel aux policiers et gendarmes pour ce travail de fouille.
Cette annonce intervient alors qu'un retour à la normale est annoncé dans les principales villes de blocage pour mercredi. Le mouvement, parti de Roissy et de Toulouse devait s'étendre aux aéroports de Nice, Mulhouse et Rennes, selon la CGT et la CFDT.

Vers un retour à la normale

Pour tenter de trouver une sortie de crise à ce mouvement, le gouvernement avait déjà nommé lundi deux médiateurs, issus du ministère du Travail. "Nous réévaluerons à la suite de ces nominations la situation mardi à la mi-journée. Si la situation ne s'améliore pas, nous aurons recours à une solution appropriée", a mis en garde Nathalie Kosciusko-Morizet.

Ce conflit social a également relancé le débat sur le droit de grève dans les transports, le gouvernement plaidant pour que soit transposé à l'aérien le dispositif en vigueur dans les transports terrestres. Une proposition de loi UMP visant à rendre obligatoire la déclaration individuelle d'intention de faire grève 48 heures à l'avance dans le transport aérien de passagers, sera examinée à l'Assemblée le 24 janvier.