Accusations de viols : Georges Tron mis hors de cause

© Maxppp
  • Copié
Frédéric Frangeul avec Chloé Triomphe et AFP , modifié à
La justice a prononcé mardi un non-lieu en faveur du maire de Draveil, en Essonne.

L’INFO.  C’est la fin d’un long feuilleton judiciaire pour Georges Tron. L'ex-secrétaire d'Etat UMP, accusé de viols et d'agressions sexuelles par deux anciennes employées municipales de sa commune de Draveil, en Essonne, a obtenu un non-lieu dans cette affaire, comme l’a révélé le quotidien Libération mardi matin. Les juges d'instruction, suivant les réquisitions du parquet, ont également conclu à un non-lieu pour son adjointe à la culture, elle aussi mise en cause dans cette affaire.

>> A Lire aussi : Affaire Tron : "J'ai vu trop choses"

"De la pure calomnie". "Les juges ont fait un travail d'analyse, lignes par lignes, qui anéantit les accusations", s'est réjoui Me Olivier Schnerb, l'avocat de Georges Tron, au micro d'Europe 1. "Nous sommes en présence d'accusations qui sont de la pure calomnie", ajoute-t-il. "On s'aperçoit que les plaignantes ont été manipulées par l'extrême droite identitaire. C'est une situation qui, sur le plan républicain, est très grave", a regretté Me Olivier Schberb.

Des pieds caressés. Georges Tron, se disant adepte de la réflexologie plantaire, avait reconnu avoir caressé les pieds des plaignantes, tout en se défendant d'avoir eu des intentions sexuelles. Il avait tour à tour dénoncé une vengeance d'employées sanctionnées et un complot politique venu du Front national. Les plaignantes étaient défendues par Me Gilbert Collard, proche de Marine Le Pen, devenu député du Rassemblement Bleu Marine.

Un an d’enquête. Georges Tron, maire de Draveil et ancien secrétaire d'État, avait été mis en examen le 22 juin 2011 pour viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité. Les deux juges d'instruction en charge de ce dossier à Évry ont mis près de sept mois à rendre cette ordonnance après les réquisitions du parquet d'Evry qui avait requis un non-lieu le 15 mai.  La fin de l'instruction avait été notifiée par les juges en octobre 2012, après plus d'un an d'enquête.

Tron avait dû quitter le gouvernement. Après leur mise en examen, Georges Tron, 54 ans, et son adjointe à la culture, Brigitte Gruel, avaient été laissés en liberté sous contrôle judiciaire. L'affaire avait conduit Georges Tron à démissionner de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique en mai 2011. En juin 2012, il a perdu son siège de député, ravi par le socialiste Thierry Mandon.

>> Georges Tron a réagi à cette décision mardi au micro d'Europe 1 :

"Ce n'est pas pour autant que j'en reste là".  "Pendant deux ans et sept mois, j'ai tenu le même discours. D'abord pour clamer mon innocence, ensuite, pour dire que j'avais eu de très bonnes raisons de me séparer en mairie des deux plaignantes. Enfin, en troisième lieu pour dire que les deux plaignantes étaient elles-mêmes manipulées par la famille ou la belle-famille de Mme Lepen", a réagi mercredi Georges Tron au micro d'Europe 1."Une belle-famille avec laquelle je suis en conflit très ouvert dans ma commune de Draveil pour des raisons qui tiennent à des projets immobiliers, et qui d'ailleurs n'étaient pas décidés par moi en l'occurrence. Ces projets les touchaient à titre personnel", a-t-il poursuivi, en précisant avoir eu, "en face de (lui)", les méthodes du Front National telles qu'on peut les imaginer". "Pendant ces deux ans et ces sept mois, le combat contre ces gens-là a continué. Aujourd'hui, l'ordonnance m'innocente. Ce n'est pas pour autant que j'en reste là, à l'égard de ces gens-là", a-t-il conclu.

123, sur le même sujet

REACTION - Affaire Tron : le non-lieu les révolte

TEMOIGNAGE - "J’ai vu trop de choses"

INTERVIEW - "Il y avait un problème"

ZOOM - L'expertise des plaignantes validée