Accident d'hydrospeed : "on a peur d'un non-lieu"

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et Pierre de Cossette
Deux ans après la mort d'Anissa dans la Durance, ses parents se déplacent sur les lieux du drame.

Le 1er août 2009, Anissa, en colonie de vacances dans les Hautes-Alpes, découvrait l'hydrospeed. Mais la sortie avait tourné au drame quand la fillette de 11 ans s'était retrouvée coincée sous une barre de fer qui traversait la rivière. Deux ans après sa mort, les parents d'Anissa redoutent que la juge d'instruction classe l'affaire. Ils se rendent lundi sur les lieux de l'accident.

"On l'a contrainte à y aller"

La juge d'instruction de Gap a terminé son instruction. Et elle a laissé entendre qu'elle pourrait prononcer un non-lieu. Une issue inacceptable pour Mourad et Djamila Houas, les parents d'Anissa, qui affirment depuis le début que leur fille avait peur de cette sortie en hydrospeed. "Elle avait dit tout de suite que son casque ne lui allait pas, qu'elle n'y voyait rien, qu'elle voulait arrêter et qu'elle avait peur", a témoigné Mourad Houas sur Europe 1. "Elle ne voulait pas y aller et on l'a contrainte à y aller", dénonce-t-il.

"Elle avait peur" :

Un voyage pour faire leur deuil

Les parents d'Anissa ont décidé de se rendre sur les lieux du drame lundi. Un voyage à titre personnel puisque la juge d'instruction a toujours refusé un "transport sur les lieux" dans le cadre de l'enquête. "Aujourd'hui on veut comprendre pour pouvoir faire notre deuil", dit Mourad Houas.

Et pour contrer l'éventuel non-lieu, les parents d'Anissa et leur avocat ont listé tous les manquements qui, selon eux, ont conduit à l'accident. Il y a d'abord cet arrêté préfectoral qui interdit la pratique de l'hydrospeed aux enfants de moins de 12 ans qui n'a pas été respecté. Mais aussi l'absence de reconnaissance du parcours, qui aurait pu permettre de repérer la barre de fer de 12 mètres de long.

Une juge de mauvaise volonté ?

L'avocat des parents d'Anissa, Me Franck Natali, s'interroge pour sa part sur la bonne volonté de la juge d'instruction. "Nous ne comprenons pas pourquoi systématiquement, toutes les demandes de la partie civile sont refusées. On en est à se demander si l'on veut véritablement aller chercher les responsabilités dans cette affaire", dénonce-t-il sur Europe 1.

Me Natali dit soupçonner aussi la juge d'instruction de partialité. Selon lui, un de ses proches travaille au Conseil général des Hautes-Alpes. Il voudrait désormais obtenir le dépaysement du dossier dans une autre juridiction.